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Un diplomate à Khartoum

Chargé par le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, en qualité d’envoyé spécial au Soudan, de résoudre la profonde crise qui mine ce pays africain, Ramtane Lamamra hérite d’un dossier particulièrement épineux mais il a déjà prouvé qu’il est l’homme des situations difficiles. Pur produit d’une diplomatie algérienne flamboyante durant les années glorieuses, il en détient les vecteurs immuables et connaît les atouts dont elle est forgée, au point d’être recherchée par bien des parties en conflit. Il a été, à ce titre, sur plusieurs fronts en Afrique, avant de tenir la barre du grand objectif de l’UA, « Faire taire les armes », puis celle du Conseil de Paix et sécurité de l’organisation panafricaine, puis investi ministre des Affaires étrangères de l’Algérie.
Fort d’un imposant carnet d’adresses, il a des contacts directs avec bon nombre de chefs de la diplomatie, et non des moindres, à l’échelle internationale, ainsi que des attaches avec certains chefs d’État. Son analyse et ses suggestions sont recherchées, sachant combien il maîtrise les enjeux d’un continent qui a occupé une bonne partie de sa carrière. C’est en vertu de cette donne que Guterres lui a confié la tâche délicate d’un retour à la paix dans un Soudan meurtri par une guerre civile qui menace de conduire à une nouvelle implosion. Quelques mois plus tôt, Lamamra avait déjà esquissé les grandes lignes d’un accord entre le général Al-Burhane et son rival, le général Daglo. Mais de tierces parties extérieures ont mis leur grain de sable dans la mécanique en gestation et ce qui devait arriver arriva. Le Soudan est un pays riche en pétrole, en or et d’autres matières premières et il est, aussi, situé à un carrefour géostratégique entre l’Afrique et le Moyen-orient. De là à susciter un grand nombre de convoitises, il n’y a qu’un pas, vite franchi par des parties régionales et internationales qui ont multiplié les rounds de négociations, tout en veillant à entretenir l’incendie soudanais. En face, ni la Russie ni la Chine ne peuvent accepter une menace grandissante pour leurs intérêts, dans une région cruciale. Lamamra aura fort à faire, dans un tel contexte, mais il dispose de réels atouts, Al-Burhane et Daglo ayant tous deux conscience des vertus et des dogmes immuables de la diplomatie algérienne qui situe la cause des peuples au-dessus des enchères et des rivalités entre des parties étrangères. Partant de là, nul doute qu’il usera de tout son art et d’une architecture déjà éprouvée pour forcer le destin et apporter au peuple frère soudanais un regain de paix et d’espérance.

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