Un conflit persistant

Deux jours plus tôt, Nicolaï Patrouchev, ancien directeur du FSB et secrétaire du Conseil de sécurité de la Fédération de Russie, a délivré un message significatif. L'homme que beaucoup considèrent comme le successeur potentiel de Vladimir Poutine a, en effet, indiqué que la Russie travaille à l'inventaire des actions futures de l'Occident contre elle et qu'elle est en train de préparer la stratégie nécessaire pour les contrer. Tout cela pour vous dire que si d'aucuns pensent que le conflit en Ukraine qui dure depuis presque un an devrait s'achever bientôt, ils se trompent lourdement. Prenant acte du fait que l'Ukraine dont le tiers des dirigeants est, affirme Moscou, composé de nazis n'est autre qu'une entreprise militaire privée, Poutine et son gouvernement prennent la mesure d'un conflit long qui va impacter durablement les relations internationales. Les multiples sanctions que les pays occidentaux ont prises n'ont pas eu l'effet escompté. C'est le constat du président turc Erdogan qui disait, samedi, que «les mesures que l'Occident a imposées à la Russie n'ont pas été efficaces. Elles ne l'ont pas forcée à modifier sa stratégie et n'ont pas permis aux Ukrainiens de parvenir à une victoire». Bien au contraire, on apprend que Moscou qui vient de désigner, le 11 janvier dernier, le chef d'état-major des armées Valery Guerassimov comme chef de l'opération militaire spéciale en Ukraine, entend passer à la vitesse supérieure et les combats récents autour de la bourgade de Soledar en sont un signe précurseur. Que peut-on conclure en la circonstance? Le conflit ukrainien qui a mis à nu certaines hypocrisies occidentales aura, sans doute, des conséquences en Palestine où un régime raciste impose l'apartheid à la population des territoires illégalement occupés. Le nouveau gouvernement Netanyahu affiche clairement sa dimension d'extrême droite, tout comme celui de nombre de pays européens, engagés dans le conflit avec la Russie, et sa politique n'a pas changé qui vise à poursuivre la colonisation, assassiner au quotidien les Palestiniens qui luttent à mains nues et exiger de ses alliés un soutien inconditionnel au motif qu'il constitue un rempart contre toute menace au Proche- Orient. Les larmes de crocodile face au martyre du peuple palestinien ne trompent personne et l'engagement sioniste aux côtés du nazisme ukrainien ne peut être nié. Partout en Europe, le salut nazi est aujourd'hui banalisé et ceci explique cela. Compte tenu de l'ampleur du conflit, sans cesse aggravé par les surenchères de livraison d'armement lourd à une Ukraine qui aura payé l'énorme facture d'un désastre socio-économique total, l'année 2023 risque fort de finir par un ouragan hypersonique dont l'humanité n'a nul besoin.