Les puissances de demain
L'Algérie et l'Afrique du Sud ont en commun un combat héroïque contre le colonialisme. Ils ont aussi en commun un engagement sans faille en faveur des peuples en lutte pour leur indépendance. Les deux peuples, algérien et sud-africain, ont pour leurs pays une fierté que certains qualifient de démesurée, mais qui changera le visage de l'Afrique. Après 62 ans d'indépendance pour l'Algérie et plus de trois décennies pour l'Afrique du Sud, un formidable potentiel s'est développé au fil des luttes des victoires et des défis. Si leurs moyens ont fortement augmenté et les propulsent comme 1re et 3e puissance économique du continent, leur africanité est demeurée la même. Le désir d'agir sur l'avenir de l'Afrique est aussi fort que les premiers jours de leurs indépendances. Il n'y a pas de doute.
Leur acharnement à défendre les droits des peuples palestinien et sahraoui témoigne d'une constante révolutionnaire, assez rare par les temps qui courent. Combien d'États nés d'un processus d'autodétermination et soutenus à bout de bras par l'Algérie ont rejoint des thèses colonialistes en se liguant avec des régimes pratiquant l'apartheid. Mais face à cette vague qui porte la régression de l'humanité, Algériens et Sud-Africains demeurent des Tours qui donnent au concept de l'humanité et des droits de l'homme toutes ses dimensions. Cela peut relever de l'exagération, comme le diraient «avec plaisir» certains occidentalistes qui se prévalent d'un «rationalisme» de capitulation, l'Algérie et l'Afrique du Sud constituent effectivement les deux grains qui mettront à mal la machine néocoloniale. Bien que géographiquement distants, les deux États partagent plus qu'une histoire marquée par des luttes héroïques contre le colonialisme. Ils pèsent lourd dans le continent et parviennent à nouer des relations économiques avec les autres pays d'Afrique, plus avantageuses que ce que proposent les Occidentaux. Ce n'est peut- être pas encore visible, mais Alger et Pretoria tissent, chacun de son côté, leurs réseaux d'influences économique et commercial. Viendra le temps où des compagnies algériennes et sud-africaines dameront le pion aux grosses multinationales.
Qu'on ne se trompe pas et il n'y a pas d'exagération dans le propos lorsqu'on affirme que ces deux nations sont des phares d'espoir pour le continent. Ils prouvent que le changement est possible grâce à la solidarité, à la résilience et à l'engagement des peuples. En tendant une main secourable aux peuples africains, à l'image du milliard de dollars consenti par l'Algérie pour des projets de développement, ils finiront par faire prendre conscience qu'un avenir prospère est possible sans les Occidentaux...
