Les grands préparatifs
Le dispositif gouvernemental destiné à gérer au mieux le mois de Ramadhan est prêt, disent les responsables des ministères du Commerce et de l’Agriculture. Les viandes rouges et blanches d’importation seront disponibles, des stocks de produits agricoles abondamment consommés par les Algériens durant le mois sacré (pomme de terre, oignon, ail) ont été constitués. Les produits de l’agro-industrie, à l’image de l’huile et de la tomate concentrée sont plus que disponibles. Les opérateurs nationaux pourront doubler, voire tripler leur production le cas échéant. Le plan de distribution spécial, devra lui aussi être renforcé. De même que la farine et la semoule, les pâtes alimentaires, les boissons gazeuses, le café, le thé... Bref, rien ne devra être laissé au hasard. Ce dispositif a déjà fait ses preuves l’année dernière où l’on n’a pas enregistré des hausses inexpliquées, donc spéculatives, des prix de l’alimentation de base. Les Algériens ont pu jeûner sans trop de soucis. Les marchés de proximité démultipliés à l’occasion ont permis une grande diversification de l’offre et, le contrôle de l’État aidant, ont joué leur rôle de stabilisateurs des prix.
Mais compte tenu du fait que l’année dernière, comme cette année d’ailleurs, le mois sacré n’ayant pas coïncidé avec la période de récolte de légumes, les prix de certains produits avaient pris l’ascenseur. Il reste cependant que l’un dans l’autre, les Algériens ont pu joindre les deux bouts. Il y a eu, et c’est d’une grande importance, un fort élan de solidarité avec les couches défavorisées de la société qui a donné l’image d’un Ramadhan presque parfait. Dans ce registre, l’on a noté une très intéressante implication des autorités locales, des établissements nationaux, des entreprises publiques et privées.
À moins de trois mois du prochain Ramadhan, il ne devrait pas y avoir d’appréhensions particulières, puisque le gouvernement Larbaoui II compte en son sein les mêmes ministres qui avaient eu à gérer l’alimentation des Algériens en période de jeûne. Donc, au niveau de la ressource humaine, les équipes sont censées savoir ce qu’elles auront à faire. C’est peut-être pour cela qu’il n’y a pas débat au sein de la société. On part donc sur un préjugé positif, mais disons-le franchement, l’on n’est pas à l’abri d’une mauvaise surprise. Les pouvoirs publics ne doivent pas se reposer sur les acquis de l’année dernière. L’affaire des 23000 tonnes de café doit servir d’alerte !