Le Soudan martyrisé
L’ONU a lancé vendredi un nouveau cri d’alarme sur la tragédie que traverse le peuple soudanais, à cause d’un conflit orchestré par des parties étrangères qui convoitent ouvertement les richesses du sous-sol de ce pays martyr. Le porte-parole du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme, Seif Magango, a dénoncé l’augmentation rapide du nombre de victimes civiles du conflit qui oppose l’armée soudanaise aux milices desdites Forces de soutien rapide (FSR) que commande le général Daglo. Non content des affaires florissantes qu’il possède, avec son frère et ses fils, aux Émirats , cet homme a la mainmise sur l’important gisement d’or dans la région du Darfour. Les FSR ont été, à maintes reprises, mis en cause pour leurs exactions contre la population civile mais rien n’y fait et les crimes continuent, alors que la tragédie dure depuis avril 2023. « Les attaques indiscriminées, les menaces et les agressions dirigées contre les civils, doivent cesser immédiatement », a affirmé le porte-parole, dans ce qui semble être, hélas, un vœu pieux. L’armée soudanaise poursuit sa guerre contre les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), vaille que vaille, et si elle gagne du terrain, peu à peu, selon les informations divulguées depuis quelques semaines, elle reste tributaire d’une offensive sur plusieurs axes dans le but de reprendre le contrôle total de Khartoum, la capitale du pays. Dans ce contexte, les bombardements de l’artillerie et parfois même de l’aviation s’accompagnent de frappes avec des drones aussi bien dans Khartoum et ses environs qu’au Darfour Nord et Sud ainsi qu’au Kordofan. Chaque semaine est porteuse de son cortège de victimes, par centaines, alors que les bilans demeurent incertains du fait des difficultés évidentes pour l’organisme concerné de procéder à une quelconque vérification. Une chose est certaine, les Soudanais, hommes, femmes et enfants, sont bien confrontés à de graves menaces pour leur survie dans ce bras de fer entre les parties au conflit, alors que des intérêts étrangers continuent de jeter de l’huile sur le feu pour des objectifs sordides. L’appel pathétique des Nations unies à respecter les obligations en matière de droit international a ainsi peu de chances d’être entendu alors que la guerre a déjà causé la mort de dizaines de milliers de victimes, déraciné 12 millions de personnes et précipité le pays, malgré ses richesses, dans un abîme de souffrances et de famine.