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La Tunisie en quête de vérité

Une décennie, jour pour jour, après l'assassinat de deux importantes figures de la gauche tunisienne, en 2013, voilà que le ministère tunisien de la Justice a révélé, hier, la mise en place d'une commission qui doit mener un examen approfondi des tenants et des aboutissants de ces deux affaires qui ont déclenché une grave crise politique dans le pays, à cette époque, mais dont les dossiers d'enquête et les poursuites engagées n'ont jamais réellement abouti. Une décennie plus tard, n'est-il pas plus que temps de rendre, enfin, justice à Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi dont le combat aura consisté à faire front contre le mouvement d'inspiration islamiste Ennahdha qui régnait aussi bien sur l'Assemblée des Représentants du Peuple, le Parlement tunisien, que sur le gouvernement?
À maintes reprises, il y a eu des velléités de faire la lumière sur ces questions mais, au bout du compte, les entraves et les manoeuvres ont toujours réussi à faire l'impasse sur les responsabilités des uns ou des autres. Depuis juillet 2021 et les mesures inédites qu'il a prises en gelant le Parlement et en renvoyant le gouvernement Mechichi à ses chères études, on savait que le président Kaïs Saïed finirait, tôt ou tard, par soulever le voile qui pèse lourdement sur cette ténébreuse affaire. Il semble que, désormais, c'est chose faite. Même si des dossiers ont «disparu» du ministère de l'Intérieur au moment de la passation de témoin entre les gouvernements d'Ennahdha et de Nidaa Tounes, ce dernier étant alors conduit par Youssef Chahed, l'inspection judiciaire et administrative que la ministre de tutelle Leila Jaffal vient d'ordonner «en soutien au processus de la justice et pour révéler la vérité» devrait au minimum permettre d'en savoir un peu plus sur les conditions dans lesquelles ont été orchestrés les assassinats des deux martyrs.
Dossiers épineux et fortement instrumentalisés, les deux meurtres ont été à la base d'un séisme politique en Tunisie. Figure de l'opposition, l'avocat Chokri Belaïd, 48 ans, avait été abattu à la porte de son domicile, un 6 février 2013. Mohamed Brahmi, député, est tombé six mois plus tard. Leur mort, revendiquée par des terroristes «proches de Daesh», a constitué un choc en Tunisie et contraint Ennahdha à céder le pouvoir à un gouvernement technocrate, dans le cadre d'un deal avec feu le président Béji Caïd Essebsi. Mais les familles des deux martyrs ont toujours accusé des partis et des juges d'empêcher toute recherche de la vérité au profit des vrais coupables.
En juin 2022, le président Kaïs Saïed a, ainsi, révoqué une cinquantaine de juges dont certains sont accusés d'avoir obstrué le chemin vers l'identification des commanditaires de ces crimes politiques. 

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