La révolution de demain
L'option du développement des énergies renouvelables est à chaque fois confirmée par les responsables politiques. Preuve de cette volonté d'aller de l'avant dans cette politique est l'ambitieux programme de 3 000 megawatts d'électricité solaire, actuellement en phase de réalisation. À l'horizon 2035, l'Algérie prévoit un taux de 24% de son énergie d'origine renouvelable. C'aurait été anecdotique pour un pays gazier, n'était-ce les discussions très sérieuses que mène la Sonatrach avec des géants occidentaux spécialisés en énergies renouvelables. L'étape de «l'impression» est d'ailleurs très largement dépassée lorsqu'on sait l'intérêt stratégique que porte l'Union européenne au programme algérien de développement de l'hydrogène vert. Et plus encore que ce produit énergétique innovant, le câble qui reliera l'Europe à l'Algérie transportera de l'électricité solaire. En alignant ces projets concrets, on est forcé de constater le virage énergétique que négocie le pays, dans une conjoncture particulièrement délicate, tant au plan géopolitique qu'en raison d'un avenir climatique qui obligera l'État à abandonner l'énergie fossile, même à très long terme. À suivre son déploiement sur le terrain des énergies, on est amené à déduire que l'Algérie est plus que décidée à entrer dans l'ère de l'après-pétrole avec un maximum d'atouts.
Même si les échéances concernant la fin des hydrocarbures est bien plus éloignée, il serait clairement suicidaire pour un pays comme le nôtre de fermer les yeux sur une réalité aussi évidente, celle qui donne la fin inéluctable de l'or noir. En tout cas, s'il ne disparaît pas totalement, sa valeur ira en baissant, compte tenu des investissements colossaux que consentent de grands pays consommateurs, à l'image de la Chine. Cette nation progresse à vitesse grand V dans le développement des ENR. Cela pour dire que l'option du Solaire pour l'Algérie est unique et irrémédiable. C'est même la condition sine qua non de la puissance future du pays. Et ce n'est pas plaisanter que d'en parler en ces termes, sachant l'importance stratégique de l'énergie.
Le premier pas étant fait, il s'agira, dans le futur très proche, de commencer à développer une technologie susceptible de donner à l'Algérie un avantage certain sur le créneau de l'énergie solaire. Cela ne sera sans doute pas facile, mais il y va de la survie du pays. Les chercheurs algériens sont les nouveaux combattants pour l'indépendance du pays. À un mois de la célébration du 70e anniversaire du déclenchement de la guerre de Libération nationale, il faut pouvoir dire les choses et identifier les nouveaux défis.