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La liberté de la presse en question!

A la veille de la célébration de la Journée mondiale de la presse, le 3 Mai, les ONG spécialisées, unanimes, ont tiré la sonnette d'alarme, quant au recul, partout dans le monde, de la liberté d'expression d'une presse de plus en plus muselée par les pouvoirs en place. Et l'on constate que ce n'est pas uniquement dans les pays où le pouvoir dit «totalitaire» «antidémocratique» que la liberté de dire est malmenée. En «démocratie» la presse est également mal vue. Des pays comme les Etats-Unis et la France s'enfoncent, d'une année sur l'autre, dans les profondeurs du classement établi, notamment, par les ONG, telles Reporters sans frontières (RSF) ou Freedom House. Comme de juste, la situation en Algérie ne s'est guère améliorée, elle se serait même aggravée à en croire ces «surveillants» de la liberté de la presse. Ce qui n'est pas une surprise, tant le concept de «liberté d'expression» demeure abscons, sans impact sur la libre circulation de l'information. En vérité, peut-il en être autrement dès lors que l'information de tout temps a été un enjeu de pouvoir? Or, un tel verrouillage de la presse se justifie-t-il dans un monde qui a changé, un monde où l'information est disponible en temps réel? En fait, le développement de la technologie de l'information, de l'Internet et des réseaux sociaux ont changé les rapports à l'information et rendu caducs les critères selon lesquels est évalué le degré de liberté dans l'information. En fait, un autre paramètre est intervenu dans le recul de la liberté de dire, celui de la saturation de ses supports - devenus des concurrents virtuels de la presse traditionnelle qui, de fait, perd du terrain - et l'apparition d'un phénomène nouveau induit autant par les réseaux sociaux que par les médias eux-mêmes: la fausse information (les fake-news). De fait, ces «fake-news» ont bouleversé la perception des faits en donnant une vision erronée - soit délibérément arrangée - des évènements. Le conflit en Syrie en donne un aperçu décisif quand des agences de presse, de renommée mondiale, se reposent sur une seule source et dires d'une ONG - anti-régime - pour «informer» leurs lecteurs sur la réalité des évènements dans ce pays meurtri par six ans de guerre. C'est là un des aspects les plus navrants des «fausses informations» qui, à force de redites, font passer ce qui est faux pour vrai. En fait, l'information, n'a jamais été innocente, singulièrement en ces temps où l'accès aux nouvelles est à portée d'un portable et quand tout un chacun s'improvise informateur et «rédacteur en chef» du premier instrument de diffusion de l'information venu. Ce qui est vrai pour les réseaux sociaux - véhicules privilégiés des «fake-news» - tend à le devenir également pour les journaux et médias dits «sérieux» qui se surprennent ou se font surprendre à puiser à des sources douteuses qui, le moins qui puisse être dit, sont sujettes à caution. C'est sans doute dans ce contexte de la profusion d'une information manipulée et souvent - pour ne pas dire toujours - invérifiable. De ce point de vue, nombre de grands journaux et agences de presse, se sont laissé aller à la facilité - au regard des moyens onéreux qu'ils auraient dû déployer pour avoir une information fiable des faits - se convertissant en sous-traitants de boîtes de communication douteuses. Si le reflux de la liberté d'information est souvent imputé aux pouvoirs - cf; les récriminations du 45e président des Etats-Unis à l'encontre des médias mainstreams - jaloux de leurs prérogatives, il l'est encore davantage par les nouveaux venus qui inondent le marché d'informations [souvent] fausses quand elles ne sont pas inventées. Ainsi, les ONG spécialisées de «surveillance de la liberté de la presse» continuent d'utiliser - pour mesurer cette liberté d'expression dans le monde - des normes qui, dans l'absolu, ne peuvent [plus] s'appliquer car inapplicables dans le contexte de ce qui est devenu la presse et l'information en ce début du troisième millénaire. Ainsi, la presse traditionnelle - la presse papier - n'en finit pas d'agoniser et perd du terrain face aux nouveaux supports de l'information. De fait, la liberté de la presse demeurera sujette à caution tant que perdure le monopole qu'exercent les Etats sur les médias lourds - dans les pays socialistes ou socialisants - d'une part, le monopole qui a induit des regroupements de la presse (phénomène nouveau) d'autre part. On a noté qu'en France, cohabitent sous le même chapeau des journaux connus de gauche et d'autres de droite. On en parle peu, mais le phénomène s'est accéléré qui a mis la presse sous l'apanage de l'argent. Une autre manière de faire barrage à la liberté de la presse. Dans ce contexte, on en arrive à se demander si l'article 19 de la Déclaration universelle des droits de l'homme de l'ONU, qui stipule que «la liberté d'expression est un droit humain fondamental» a encore un sens aujourd'hui dans un monde ou le totalitarisme et l'argent ont remodelé, sinon détruit, le concept même de «liberté d'expression».

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