L’heure des comptes
Le procureur de la CPI, Karim Khan, est-il réellement le magistrat en charge de la Justice et du droit international? L'extrême lenteur avec laquelle il observe le dossier de l'agression barbare sioniste contre la population civile de Ghaza impose la question. Rappelons qu'il s'est pourtant rendu aux portes de Rafah, à la lisière de l'enfer auquel des enfants et des femmes ont succombé par milliers, mais qu'il n'a pu y accéder, pour cause de veto sioniste et occidental. Et depuis, il attend. Il attend quoi, direz-vous? L'improbable accord des puissances occidentales, alliées inconditionnelles du sionisme sous toutes ses infamies, pour «s'auto-saisir» de l'enquête, pourtant réclamée avec force par de nombreux pays dont l'Algérie. C'est en vertu de ce feu vert occidental que le procureur de la CPI a aussitôt déployé ses prérogatives, dans d'autres crises bien moins sanglantes mais aux dimensions très sélectives. Ainsi, a-t-il couru pour énoncer des sentences préalablement dictées par les États qui se veulent les maîtres du monde, envers et contre tous. Telle fut la démarche envers la Russie lorsque Karim Khan a brandi le mandat d'arrêt contre le président Vladimir Poutine, ou au Soudan qui «préoccupe» les officines occidentales non parce que le peuple soudanais vit une nouvelle tragédie mais parce que ses chefs de guerre récalcitrants sont des atouts interchangeables pour le contrôle du pétrole et de l'or du pays. Plusieurs autres exemples existent qu'il n'est pas besoin de rappeler ici.
Alors, faut-il désespérer de la communauté internationale et de sa volonté d'en finir avec l'injustice et l'oppression que subit le peuple palestinien depuis 70 ans? Certainement pas. Le combat est ardu mais il n'est sûrement pas vain et l'impunité dont se targuent les dirigeants sionistes, pour tous les crimes commis depuis tant d'années, finira par s'éteindre, tôt ou tard. En constituant une avant-garde juridique pour ce combat, l'Algérie éclaire le chemin qui conduira à l'avènement de ce nouvel ordre encore obscur mais en réelle gestation, en témoignent les multiples démarches similaires qui oeuvrent en ce sens. Consciente des crimes odieux du sionisme, la communauté internationale se veut éprise de paix et de justice et elle commence à manifester sa colère face à un ordre inique et unilatéral dont la CPI est encore tributaire, d'où son impuissance à s'affranchir du carcan occidental qui dicte «le droit» et le piétine au gré de ses intérêts. Pour tous les peuples de bonne volonté, l'heure est venue de porter le témoignage indéfectible et imprescriptible de la barbarie sioniste, au regard de l'histoire.