Israël plie
Hier, vendredi, journée symbolique pour la communauté musulmane, les caméras de la planète entière étaient braquées sur le passage de Rafah en Égypte où s'effectuait un échange de prisonniers entre la résistance palestinienne et Israël, après plus de 47 jours d'un génocide commis par l'armée sioniste. Il y avait de l'émotion, beaucoup d'émotion dans l'évènement lui-même surtout pour des familles qui voyaient revenir les leurs après des semaines de détention. Mais aussi du pathétique chez les faucons de Tel-Aviv face à la résistance palestinienne, un adversaire déterminé préparé aux cruelles représailles d'Israël. L'intransigeance de cette résistance a fini par faire plier l'armée sioniste qui a accepté de négocier. Première fissure dans le camp de Netanyahou. Échec aux faucons de Tel-Aviv qui ont rendu aveugle l'establishment de sécurité d'Israël jusqu'à son incapacité à voir clairement la réalité du terrain. Ces faucons ont imposé un statu quo depuis 2000, dont les conséquences ont été désastreuses. Il a notamment engendré une faiblesse politique qui s'est traduite par une incapacité des Israéliens à imaginer un chemin vers la paix par le dialogue. Les mots d'ordre des gouvernements qui se sont succédé étaient la guerre et la colonisation. Ils refusent toujours de se convaincre que la paix passera par le démantèlement des colonies et le retrait définitif d'Israël des territoires occupés depuis 1967. Une option que même le dur faucon sioniste, comme l'ancien Premier ministre Ariel Sharon, a fini par admettre publiquement. Mais l'opération «Tempête d'Al-Aqsa» menée par la résistance palestinienne a détruit l'illusionnisme israélien. Cette date a ravivé d'anciens traumatismes juifs, comme les pogroms du XIXe siècle en Europe de l'Est, la guerre de 1948 et l'Holocauste. Les médias israéliens n'ont pas manqué de faire le parallèle avec la guerre de 1973, évoquant la notion d' «attaque surprise» pour expliquer l'échec du gouvernement et de l'armée.
Une fois l'émotion retombée et le décompte des victimes effectué, l'Histoire reprendra son cours, mais avec un tout autre regard de la communauté internationale sur la question palestinienne. La résistance palestinienne aurait alors gagné son pari. Les marches, les manifestations et le rejet du génocide commis par l'armée sioniste à Ghaza en sont la preuve de ce capital de sympathie engrangée à travers la planète entière par la cause palestinienne.