Arkab à Vienne

L'Opep+ tiendra sa 35ème réunion le 4 juin. Une rencontre qui sera précédée par la 186e réunion de la Conférence de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole à laquelle prendra part le ministre de l'Energie et des mines Mohamed Arkab. Cette réunion qui sera consacrée à l'examen de questions d'intérêt commun entre les membres de l'Organisation se tiendra aujourd'hui à Vienne en Autriche.
Les 13 pays de l'Opep et leurs 10 partenaires se retrouveront donc le lendemain, physiquement pour la seconde fois depuis mars 2020. Les 23 pays de l'alliance emmenés par l'Arabie saoudite et la Russie décideront de leur niveau de production. L'Opep+ serrera-t-elle davantage ses vannes? Si l'on en juge par le vent en poupe qu'ont les cours de l'or noir en ce début de mois de juin la décision pencherait plutôt pour le statu quo.
Le baril de Brent de la mer du Nord, référence du pétrole algérien, pour livraison en août, qui restait sur une nette hausse jeudi (2,31%), s'est apprécié de 1, 15 dollar hier à 13H00 pour s'afficher à 75,43 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en juillet, progressait aussi de 1,15 dollar à 71, 25 dollars. Certains experts n'écartent cependant pas de coupes supplémentaires malgré cette belle embellie. Si les marchés s'attendent à ce que le groupe maintienne le statu quo lors de sa réunion de dimanche, le fait que le Brent reste encore «bien en dessous des 80 dollars le baril garantit que des réductions de production plus importantes de la part de l'Opep+ restent à l'ordre du jour», affirme Han Tan d'Exinity.
Le même scénario est attendu: une nouvelle réduction de production pourrait faire «grimper en flèche les prix, tandis qu'une décision de statu quo laisserait le pétrole en perte de vitesse sous le poids des craintes liées à la demande», poursuit l'analyste.
Le pari est pris. Pour le moment les cours de l'or noir ont surtout bénéficié du soutien d'un vote-clé en faveur d'une résolution de l'impasse sur le plafond de la dette aux Etats-Unis et ce malgré une hausse des stocks hebdomadaires américains.
Les élus de la Chambre des représentants ont adopté mercredi à une très large majorité le texte visant à relever le plafond de la dette. Le projet de loi doit désormais être adopté par le Sénat. L'effet a été quasi instantané sur les prix qui sont revenus en force dans le vert dés jeudi, stoppant une inquiétante hémorragie.
«Les prix du pétrole ont augmenté au début de la journée de jeudi, changeant la donne par rapport aux séances du début de la semaine, durant lesquelles le WTI ont dévissé d'environ 7%», souligne Ricardo Evangelista, analyste chez ActivTrades.
«Les gains de prix résultent d'un retour de l'optimisme sur les marchés, suite à l'adoption par le Congrès de la loi sur le plafond de la dette américaine», a-t-il précisé. Une donne dont tiendront compte les membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et leurs alliés. Sera-t-elle suffisante pour qu'ils optent pour le statu quo? Réponse le 4 juin.
A moins que l'Opep+ ne se prononce pour le même scénario que celui du 3 avril dernier. Des coupes surprises avaient été annoncées alors que tous les pronostics convergeaient unanimement vers une reconduction de la baisse de production de l'Opep+ de 2 millions de barils/jour décidée le 5 octobre 2022. Plusieurs pays de l'Opep, dont l'Algérie, annonçaient une réduction volontaire de leurs quotas.
L'Opep+ retirera au total 1,16 million de b/j du marché depuis le 1er mai et ce jusqu'à la fin de l'année 2023. Sans exclure d'autres coupes dans le cas où les cours venaient à plonger.
Les 13 pays de l'Opep et leurs 10 alliés, hors cartel, dont la Russie ayant signifié qu'ils ne se contenteraient pas d'un niveau bas du baril. Sous les 80 dollars. Ce qui est le cas aujourd'hui. L'Opep+ fermera-t-elle un peu plus ses vannes? Sauf surprise, les «23» trancheront demain.