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Focus résistance et mémoire au Fica

Zoom sur la Palestine et le Sahara occidental

Annulé pour la clôture du Fica, La dernière reine d'Alger a obtenu jeudi, l'Award de la meilleure comédienne pour Adila Bendimerad au Red Sea International Film Festival, à Djeddah, en Arabie saoudite.

Apres Salmin, un court métrage documentaire projeté en 2017 au Fica, Rabah Slimani est revenu cette année, au festival international du cinéma d'Alger en y projetant, Wanibik- le peuple qui vit devant sa tere, un documentaire de 95 mn, qui traite toujours du même sujet, celui de la souffrance du peuple sahraoui. Un film qui,rappelons-le a été le récipiendaire du Premier Prix au festival de cinéma Fisahra, organisé en septembre denrier, dans le camp des réfugiés sahraouis. Ce long métrage est coproduit par la propre société de Rabah Slimani, El Miroire Prod avec l'aide de l'établissement de la télévision algérienne Eptv et le Centre algérien de développement du cinéma avec le soutien du Fonds d'aide aux techniques et industries du cinéma (Fdatic). Ce n'est pas anodin si le réalisateur estimera ne pas «avoir fait un film sur les Sahraouis, mais avec les Sahraouis». Le film met en scène un groupe d'étudiants de l'école de cinéma des camps de réfugiés du Sahara occidental qui réalise leur film de fin d'études afin d'obtenir leurs diplômes. Pour ce faire, ils choisissent le mur de la Honte contre le peuple sahraoui comme sujet pour leur projet de film. Didactique dans sa manière de raconter, le film s'ouvre sur un plan d'une enseignante dans une école qui pose des questions sur l'histoire et la géographie du Sahara occidental devant des enfants éveillés déjà à la cause de leurs parents. Dans le film, on suit ainsi la réalisatrice Aïcha Abdelaouadoud qui est à la base journaliste, Mahdjoub Mohamed le directeur photo, Sidi Brahim El Najdem l'ingénieur son qui décide de partir en Espagne et Leïla El Mokhtar, qui est connue, sous le nom de Lelou, est une grande militante dans les territoires occupés. Dans le groupe, elle est l'assistance réalisatrice. Cette militante, nous apprend -on dans le film a reçu un prix en Allemagne. Dynamique, elle raconte son parcours à la caméra de Rabah Slimani, arguant qu'elle aide souvent les journalistes étrangers qui viennent dans les camps sahraouis en leur servant d'interprète. Lelou et tous les autres sont contents que la guerre reprenne. Le titre Le peuple qui vit devant sa terre fait référence, notamment aux réfugiés qui sont à Tindouf ainsi qu'à cette famille nomade qui vit à la frontière sans pouvoir revoir ses proches, tout en décrivant le danger auxquels beaucoup font face lorsqu'ils tentent de franchir ce mur et notamment les enfants qui prennent les mines pour des jouets et peuvent se faire exploser à tout moment.

Un film pour passer le message au monde
Le film documentaire témoigne aussi de la violence que subit au quotidien le peuple sahraoui ainsi que ces femmes qui se font malmener comme cette militante qui s'est faite tabasser chez elle et agresser en plein les yeux alors qu'elle ne voit déjà qu'avec un seul oeil. Et puis, cette autre femme qui se fait ruer de coup alors qu'elle garde encore des séquences après une opération au niveau du dos. Malgré tout ces obstacles qu'endure ce peuple avec dignité et témérité, chaque jour, les Sahraouis restent debout et n'aspirent qu'à combattre pour pouvoir enfin recouvrir leur terres. La vie continue malgré tout et une école de cinéma existe au sein même des camps sahraouis. Cette école sert à former des étudiants qui sauront à même de transmettre leur message au monde entier. Présent lors de la projection, tout comme Aïcha, le technicien du son affirme avoir vu «un film objectif et engagé.» et ce, en s'adressant à Rabah Slimani. et de souligner: «Ce que vit le peuple sahraoui est une sorte de film, mais au final, le peuple sahraoui vaincra. On y croit tant qu'il y a encore des militantes comme Aïcha et Soltana Khaya, on n'a pas peur pour la cause du peuple sahraoui. J'invite tout le monde à se pencher sur notre cause. Ce qui se passe dans les camps sahraouis ou les territoires occupés il faut l'arrêter par n'importe quel moyen, il faut continuer à se battre jusqu'à 'independence totale de la République arabe sahraouie.».Et les youyous des femmes sahraouies dans la salle de fuser dans une liesse une joie fébrile.... Un beau moment qu'aura vécu le Fica cette année et qui aura au moins rehaussé un peu de son niveau malgré ces quelques couacs à répétion cette année. Il est bon de signaler que Wanibik, le peuple qui vit devant sa terre est né suite à la résidence Afrika doc suivie par le réalisateur grâce à laquelle il a pu peaufiner son scénario, mais aussi suite à de nombreux voyages au Sahara occidental. Apres quelques déboires avec des producteurs étrangers, notamment européens qui avaient laissé tomber le réalisateur au milieu du parcours, ce dernier était déterminé à aller jusqu'au bout de son projet. Ce beau film, des plus émouvants, sortira, note t-on, en janvier dans les salles en Algérie. Il est prévu qu'il soit aussi distribué dans différents pays dont l'Espagne, l'Italie, la France et l'Allemagne. Il est d'ores et déjà sélectionné dans 14 festivals à travers le monde, on citera l'Amérique latine, l'Europe, et dans certains pays arabes et africains.

Courage des femmes palestiniennes
Autre documentaire intéressant que le Fica a projeté au courant de mercredi dernier (Focus Résistance et mémoire, Ndlr) est Voix murées de Mehdi Belmecheri qui porte à l'écran le récit de quatre femme en Palestine. Comme expliquera le réalisateur, ce sont des femmes de milieux sociaux différents. Certaines sont issues de grandes capitales comme la militante Soumoud, les jeunes femmes de Nazareth viennent d'un milieu un peu plus bourgeois et la jeune Aïcha, d'une famille pauvre issue d'un village assez conservateur et qui fait preuve d'un grand courage dans tout ce qu'elle entreprend sans jamais fléchir.. «Elle a fait deux ans d'étude en France, cela n'a pas été facile pour elle quand on vient d'un village. C'est elle qui m'a proposé de m'accompagner durant tout le projet du documentaire. Au début, ça jasait dans le village. Elle a bravé tous les non- dits dans ce village. Elle a fait preuve d'un courage phénoménal.» révèle le réalisateur franco-algérien qui en est à son 4eme séjour en Palestine. Quatre femmes aux parcours différents, mais une seule détermination et un courage exemplaire, tournée vers la dénonciation aussi de ce qu'elles subissent comme exactions de la part de l'envahisseur israélien. Comme cette femme qui évoque la violence policière qui s'en est pris d'abord à son fils de 14 ans, puis ses deux jeunes filles, avant d'embarquer tout le monde en prison à se faire frapper et harceler là-bas...Des témoignages aussi bouleversants, comme celui de cette femme travaillant au sein d'une association qui vient en aide aux prisonniers et qui avoue s'être mariée depuis quinze ans avec un homme qu'elle n'a pas encore rencontré physiquement. Ce dernier,il lui reste encore trois ans pour sortir de prison...Cette dernière révèle que son cas n'est pas si unique, mieux! Que des femmes ont parfois recours au gel de la semence de leur mari et arrivent à le faire sortir de prison pour se faire inséminer et avoir des enfants alors que leur mari est encore en prison. Des témoignages vivaces qui ont disent long sur le courage de ces femmes palestiniennes qui continuent à vivre et à élever leurs enfants tout en défendant leur patrie malgré toutes les embûches qui s'opposent devant elles...
Mercredi 07 décembre, à J moins 3jours de la clôture du festival international du cinéma d'Alger, une annonce vient de tomber comme un couperet! Le film qui devait être projeté lors de ladite cérémonie de clôture a été annulé.

La dernière reine: coup de théâtre!
Un communiqué à l'appui, le festival explique les raisons de cette annulation, comme suit: «Le ministère de la Culture informe ‘'en se référent à la loi 11-03 du 17 février 2011 relative à la cinématographie et au décret 13-276 relatif à la délivrance des visas cinématographiques, le film La dernière reine d'Alger n'a pas reçu de visa de diffusion car il n'a pas encore été présenté en avant-première organisée par le ministère de la Culture et des Arts. En conséquence, le comité d'organisation du festival annonce que le film La dernière reine d'Alger programmé en clôture du festival le 10 décembre, ne sera pas diffusé».
Un communiqué signé par la commissaire du festival Zehira Yahi. Coup de théâtre! Etonnement et grosse interrogation! Pourquoi l'avoir vanté alors durant la conférence de presse précédant la tenue du festival et l'avoir mentionné au programmé? Si le long métrage de Damien Ounouri et Adila Bendimerad est sanctionné au festival, pour raison administrative, il y a lieu de souligner ce qui est encore plus grave durant ce festival qui sera clôturé ce soir: Il s'agit de l'annulation à répétition de nombreux films pour des raisons techniques. La question qui se pose est: «Ya t-il un suivi et une véritable coordination entre les cinéastes et les organisateurs du festival? Pourquoi ces lacunes et ces couacs dont certains auraient pu être évités largement, notamment ces absences de modérateurs pour certains débats.... Une chose est sûre, le festival international du cinéma d'Alger qui s'est targué de sélectionner 60 films pour l'édition de 2023, ne bénéficie pas des moyens de sa politique. Lui -même otage, croit -on du bon vouloir du ministère de la culture, il dénote foncièrement de ce travail de dernière minute que nous avions dénoncé ici à maintes reprises dans nos colonnes. Et pourtant, deux ans d'absence en raison de Covid-19, le festival aurait pu prendre le temps pour bien se retourner et se préparer. Il est triste de constater certaines défections de certains films que le public attendait avec impatience, pour ne citer que «La dernière reine d'Alger», Saint Omar d'Alice Diop ou encore La famille de Merzak Allouache dont certains ont fait le déplacement d'autres wilayas pour venir le voir. Ce qui est encore plus dramatique est le fait qu'au lendemain de l'annonce de l'annulation du film La Dernière reine d'Alger ce dernier se voit décerner à la comédienne Adila Bendimerad, l'Award de la meilleure actrice au Red Sea International Film Festival, à Djeddah, en Arabie saoudite. Quoi qu'il en soit, gageons qu'ils sera tout de même projeté bientôt en Algérie devant son public algérien..

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