Métro d'alger
Un espace de découverte numérique
Dans le cadre de la politique de numérisation du patrimoine culturel algérien, l'Ogebc en collaboration avec la société Israa Média a mis en place un espace de détente de haute technologie, au métro de la place des Martyrs...
À l'occasion de l'éventrement Algeria web 3 qui s'est tenu, jeudi et vendredi dernier, au niveau du Palais de la culture, plusieurs projets liés au monde de la culture et du numérique ont pu être dévoilés. En ce sens, lors de son inauguration, Soraya Mouloudji, la ministre de la Culture et des Arts, a évoqué dans son intervention l'approche du ministère de la Culture en matière d'accès à la numérisation au niveau de l'administration centrale, mais aussi au niveau des institutions sous tutelle comme l'Ogebc. «Le ministère de la Culture et des Arts, a travers ses institutions, montre une volonté actuellement d'accompagner les projets culturels à caractère artistique et patrimonial à travers la concertation et l'accompagnement à ces projets et ce, sur instruction du président de la République.» Nous a déclaré le chef de projet et de département mise en valeur et exploitation des biens culturels protégés» au sein de l'Ogebc (Office national de gestion et d'exploitation des biens culturels protégés) Nesroun Bouhil. Ce dernier, nous en donne comme exemple, la signature d'une convention entre le métro d'alger, l'Ogebc et la société spécialisée dans la numérisation et les solutions numériques «Israa Média».
Des immersions en trois D dans la Casbah
Signée fin 2022, cette convention consiste à créer un espace de découverte au niveau du métro d'Alger. «Ce n'est pas un musée numérique, mais plutôt un lieu de découverte et de détente qui permettra aux visiteurs, qu'ils soient touristes ou passagers, de découvrir le patrimoine algérien et algérois surtout. Le métro d'Alger en collaboration avec la société de numérisation et l'équipe de l'Ogebc sont en cours de préparation de la matière numérique qui sera présentée sous forme d'expérience numérique, au sein d'espaces payants au niveau du métro. Il s'agira de visites en trois D avec la technique de la modélisation et la réalité virtuelle. Le visiteur vivra une expérience où il pourra découvrir, notamment la Casbah à ses différentes époques, dont la période ottomane, à travers ses différents édifices de la ville, le port, les mosquées, les palais etc y compris durant la vie quotidienne des casbadji, en version numérique trois D», nous indique t-on. Projet pilote et néanmoins ambitieux, cela ne s'arrêtera pas là, puisque un autre espace invitera les visiteurs à voyager en se munissant de casques où ils pourront apprécier cette fois la Casbah comme s'ils étaient à bord d'un hélicoptère ou munis d'un drone. Une autre solution numérique permettra de valoriser les objets archéologiques, trouvés au niveau de la place des Martyrs par le biais d'hologramme en trois D. Tous les fragments de ces objets seront ainsi reconstitués et exposés en hologramme au niveau de cet espace. Des costumes traditionnels qui datent aussi de l'époque ottomane seront également présentés sous formes d'hologrammes». Nesroun. Bouhil indique avoir proposé aux agences de voyages ces visites numériques de la Casbah en plus des visites réelles. Un circuit qui sera inclus ainsi au sein des agences de voyages et les guides de l'Ogebc. «Cet espace sera un lieu exceptionnel puisque le nombre de passagers qui prennent le métro est important, cela fera de cet espace un lieu stratégique, d'où le choix de la station de la place des Martyrs qui se situe à l'interieur d'un secteur sauvegardé, celui de la Casbah, en plus des milliers de personnes qui passent par là, chaque jour, en prenant le métro.» Aux côtés de ce projet,initié par l'Ogebc et Israa Média, d'autres du même style verront le jour sur d'autres sites archéologiques, dans d'autres secteurs sauvegardés et ce, à l'instar de Tipaza, Djemila etc, nous affirme t-on. D'autres projets ont déjà été réalisés dans le cadre de la numérisation du patrimoine, notamment la visite du site de Timgad en voix off, images et textes (Application mobile/guide). Pour cela il suffira aux visiteurs d'acheter un code et l'introduire dans son portable.
Voyage en hologrammes et reconstitution
Aussi, ont été lancées récemment des visites audio au niveau du site de Tipaza où chaque monument sera explicité dans plusieurs langues. «Au final, on peut dire que le ministère de la Culture et des Arts, à travers l'Office national, de gestion et d'exploitation des biens culturels protégés (Ogebc) a ouvert ses portes aux porteurs de projets et start-up désireux développer leurs idées dans le domaine du patrimoine. Je noterai l'application mobile/guide qui s'est faite avec la société Atlas Algérie, tandis que le travail au niveau du site de Tipaza s'est fait avec la société EditPub» fera remarquer Nesroun Bouhil. Pour faciliter l'accès au patrimoine et à sa découverte, nous apprend-on encore, l'Ogebc vient d'installer des TPE (terminal de payement électronique). «Avec les banques, nous avons signé des conventions pour instaurer, pour les visiteurs, des payements électroniques au droit d'entrée aux sites archéologiques et aux monuments gérés par l'Ogbc. Le visiteur pourra ainsi payer soit, en espèces ou avec sa carte magnétique à travers les TPE disponibles au niveau des guichets des sites et monuments gérés par l'Ogebc. Nous avons commencé par dix sites et nous allons crescendo commencer à généraliser ce processus à travers tout le territoire national. Tout cela rentre dans le cadre de la politique de numérisation du patrimoine», a conclu notre interlocuteur Nesroun Bouhil.