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Décédé le 4 mars 2012

Mohamed Benhanafi, le poète des chanteurs

Quand la Radio nationale Chaine II lui avait rendu un grandiose hommage le jeudi 7 février 2008, nous avons été frappés par la présence de sommités de la chanson kabyle dans la salle de l'auditorium de la radio à Alger.

Une preuve supplémentaire et édifiante que le regretté Mohamed Benhanafi était un poète exceptionnel et hors-pair. Heureusement d'ailleurs qu'il y a eu cette initiative louable derrière laquelle se cache un grand nom de la Radio nationale, à savoir Arezki Azzouz, dont le mérite est indéniable dans l'organisation et la réussite de cet événement. Car Mohamed Benhanafi a toujours vécu loin des feux de la rampe et rares sont les initiatives ayant eu pour optique de lui rendre hommage ou de le faire connaître au grand public en dépit du fait que les poèmes qu'il a écrits sont très connus pour avoir été chantés par de grandes figures de la chanson kabyle. Mohamed Benhanafi est l'un des meilleurs poètes kabyles. Il nous a quittés le 4 mars 2012 à l'âge de 85 ans non sans avoir laissé une oeuvre à redécouvrir mais aussi à étudier et surtout à réhabiliter.
Le véritable nom de ce poète exceptionnel est Mohamed Ait Tahar et il est né le 7 février 1927 au village Sidi Athmane à Ouacif, une région ayant donné une infinité d'hommes de culture, d'artistes et d'écrivains comme Athmani, Slimane Chabi, Tahar Ould Amar, Djamel Laceb, Lynda Koudache, Rachida Bensidhoum, Mohand Ou Idir Ait Amrane... À l'instar de beaucoup de citoyens de la région de Kabylie, la famille de Benhanafi quitte sa région natale et s'installe à Tiaret, grande destination préférée des gens d'Ath Ouacif à l'époque. Très jeune, Benhanafi s'engage dans les rangs de l'ALN dès le déclenchement de la guerre d'indépendance. Il adhéra pleinement à la cause nationale dans l'Ouest algérien et participa à la lutte contre le colonialisme. À l'indépendance, en 1962, Benhanafi fit ses premiers pas à la radio kabyle, chaîne II où il passa 45 ans, sans interruption. Il y a produit et animé des émissions cultes comme Ighenayen n uzekka où sont passées les futures gloires de la chanson algérienne d'expression kabyle. Benhanafi a assuré aussi d'autres émissions ayant eu un impact important sur les auditeurs de plusieurs générations comme Tibhirine, Ijejigen, Aman isemaden, Nuva nwen a yilmezyen, Tudrin n leqbayek, Nuba n yemjuhad, AGhef yiri n lkanun, etc. Mohamed Benhanafi s'est plus particulièrement distingué en tant que poète ayant écrit des textes à des sommités comme Idir, Medjahed Hamid, Mouloud Habib, Athmani, Taous, Malha, Chabha, Drifa, etc. Lors de l'hommage rendu par la Chaine II à Mohamed Benhanafi, les témoignages convergeaient tous pour dire que l'apport du regretté à la chanson kabyle est incommensurable. Car depuis toujours, ce qui caractérise le plus la chanson kabyle, ce sont les textes élaborés portés par les mélodies, qui dans la majorité des cas ne constituaient qu'un support pour s'exprimer librement au moment où la langue amazighe était encore loin d'être nationale et officielle comme elle l'est aujourd'hui. Benhanafi a été l'instigateur des troupes de chants féminins kabyles à l'instar de «Tulas n Lycée Fadhma N soumer» et «El Khansa». C'est de cette pépinière qu'est sortie la légende vivante Malika Domrane. Ourida Sider, spécialiste de la chanson kabyle et plus particulièrement de la poésie de Mohamed Benhanafi a édité un livre intitulé «Isefra n Benhanafi» où sont réunis pour la première fois les textes du fils d'Ath Ouacif. Ourida Sider prépare également un film-documentaire qu'elle compte consacrer à celui qu'on appelait également «Amghar azemni» ou le vieux sage. 

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