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Sid Ali Mazif n’est plus

Le cinéma algerien en deuil

Alors que se tenaient, la veille, les assises sur l’industrie cinématographique algérienne, une mauvaise nouvelle est venue frapper la famille du septième art algérien...

Un des leurs venait de partir à l'âge de 80 ans. Il s'agit du cinéaste Sid Ali Mazif, un grand nom du cinéma algérien, qui s'est éteint mardi laissant derrière lui une riche cinématographie, un vrai témoin de son temps.
Réalisateur discret, Sid Ali Mazif qui avait marqué le septième art avec le long métrage au franc succès, «Leila et les autres «(1978), avait à son actif aussi «Sueur noire» (1971), «Les nomades» (1976), «J'existe» (1981) et «Houria» (1986). Il a également signé le scénario du film «Envers du miroir» de Nadia Cherabi (2007) et produit «Le Patio» (2015) dans le cadre de la manifestation Constantine, capitale de la culture arabe ainsi que «Les Palmiers blessés» du réalisateur tunisien Abdelatif Benammar. Né en 1943, Sid Ali Mazif a embrassé une carrière dans le 7e art en tant qu'assistant réalisateur au début des années 1960, aux côtés du réalisateur Marc Sator pour son film «Vingt ans à Alger».Il poursuivra ses études dans la réalisation à l'Institut national du cinéma (1964-1967) avant de rejoindre l'Office national pour le commerce et l'industrie cinématographique (Oncic).
Le réalisateur a participé à la réalisation de plusieurs projets cinématographiques importants, notamment le film «Enfer à dix ans» (1968) qui met la lumière sur les conséquences de la guerre sur les jeunes enfants, outre sa contribution remarquable au film «Histoire de la révolution» (1970). En gros, 50 ans de carrière vouée au cinéma et aux collaborations tous azimuts.
Des sujets proches de la société algérienne
La condition socio-économique, à travers la Guerre de Libération nationale, les mouvements ouvriers et la place de la femme dans la société sont autant de sujets qui ont été traités dans la filmographie de Sid Ali Mazif qui a toujours été engagé pour la cause de son pays en collant à la réalité algérienne et en racontant en image l'histoire de ce pays qui venait d'arracher son indépendance. Le réalisateur prendra part aussi à de nombreux projets cinématographiques collectifs, dont «Enfer à dix ans» (1968) qui braque la lumière sur les conséquences de la guerre sur les enfants, outre sa contribution remarquable dans le film «Histoire de la révolution» (1970). Il fera partie incontestablement de cette génération passionnée qui était mue à l'époque par le désir d'un véritable renouveau du cinéma algérien, celle d'une génération férue de 7eme art au lendemain de l'indépendance. Après avoir été secrétaire général de l'Union générale des arts audiovisuels pendant deux ans, Sid Ali Mazif a grandement contribué à l'enrichissement du paysage culturel à travers l'organisation de spectacles de proximité et de caravanes de cinéma, outre la réactivation des ciné-clubs à Constantine, Sidi Bel Abbès, Laghouat, Sétif et d'autres villes. Aujourd'hui, plusieurs de ses confrères réalisateurs et cinéastes pleurent sa disparition.
L'actrice Aïda Kechoud, qui interprétait l'un des rôles principaux du film «Leïla et ses soeurs», un des classiques du cinéma algérien, a fait part de sa tristesse suite au décès de ce cinéaste «talentueux et modeste», estimant qu'il était «un grand réalisateur, auteur d'importants films».
Les professionnels du 7eme art témoignent
De son côté, le critique de cinéma et chercheur en histoire du 7e art algérien, Ahmed Bejaoui, a affirmé que le défunt était «un pionnier du cinéma algérien engagé et un militant pour la promotion des droits des femmes, des enfants, des travailleurs et de la société en général». Et d'ajouter: «Il a tant donné pour le cinéma algérien en termes de qualité» le qualifiant de «gentleman du 7e art algérien». Le président de l'association cinématographique «Lumières», Amar Rabia, a rappelé que le défunt qu'il connaissait depuis plus de 40 ans, était «un grand réalisateur». Le réalisateur et acteur Belkacem Hadjadj, a indiqué quant à lui «avoir travaillé, plusieurs fois, avec le défunt Mazif, personne sérieuse et disciplinée ayant fait montre de professionnalisme et d'amour pour le cinéma algérien».
De son côté, le Directeur général du Centre national de cinématographie et d'audiovisuel (Cnca), Mourad Chouihi, a présenté ses condoléances à la famille du défunt, ainsi qu'à toute la famille artistique en Algérie, précisant que feu Mazif «était un cinéaste respectable qui s'intéressait à la condition de la femme dans ses oeuvres, à l'instar de «Leila et ses soeurs», «Wast Eddar», «El-Ark El-Aswad» et bien d'autres. De nombreux cinéastes connus, à l'instar d'Amar Tribeche, Saïd Ould Khalifa et Fatima Zahra Zamoum, ont exprimé leur profonde tristesse suite à la disparition de Sid Ali Mazif, qualifiant son décès de «grande perte». Un réalisateur qui lui restait encore beaucoup à donner certes, mais hélas la faucheuse l'aura emporté. Gageons que toutes les récentes réunions autour du 7eme art en Algérie permettront d'alléger les lourdeurs bureaucratiques qui pèsent sur nos cinéastes et que ces derniers puissent faire enfin leurs films dans les normes internationales et surtout sans attendre des années pour le voir enfin sortir dans une salle de cinéma...Sur les réseaux sociaux là encore, même affliction et peine. Beaucoup de gens du milieu du 7eme art entre comédiens et comédiennes qui ont joué dans ses films, confrères ou autres critiques de cinéma ont aussi témoigné de l'immense perte de ce réalisateur qui, en partant, nous renseigne combien il est aussi important de préserver notre mémoire cinématographique tout en suivant les pas des anciens qui se sont battus pour que vive notre cinéma! 

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