{{ temperature }}° C / {{ description }}

Cité introuvable.

Feuilleton «11.11» de Oussama Kobbi

L'énigme Malek résolue avec beauté

Ce feuilleton aura tenu en haleine le téléspectateur durant ce mois de Ramadhan, tant la pertinence de la mise en scène de sa trame, basée sur l'intrigue du crime passionnel, était à son comble...

S'il reste encore quelques jours avant la fin du mois de Ramadhan, certaines séries et feuilletons télé ont d'ores et déjà plié bagage! C'est le cas de «Edamma», «El Batha» ou encore «Awel Ikhtiyar».
La série «11.11» n'a pas dérogé à la règle, puisuqu'elle aussi, a marqué la fin de ses épisodes, dimanche, 16 avril dernier. Réalisée par Oussama Kobbi et coécrite par Yousra Mouloua, cette série policière aura tenu le téléspectateur en haleine durant tout le mois de Ramadhan. Contrairement à d'autres feuilletons qui se sont un peu perdus en cours de route et ont vu leur rythme s'épuiser, «11.11» a continué à maintenir le cap, tout en renouvelant et sans fléchir, sa matière de suspense. Il s'agit au départ d'un groupe d'amis lié par une tragédie qui vont se revoir cinq ans après pour revivre des moments pas toujours reluisants de leur présents, surtout quand le passé, coriace, se veut manipulateur et constamment omniprésent jusqu'au harcèlement.
Un crime passionnel va avoir lieu un certain 11.11, à 11h du soir, dans la villa Angel.

Un suspense insoutenable
La victime s'apelle Malek. Au fur et à mesure que les épisodes avancent l'on se rendra compte que cette jeune fille à la gueule d'ange, n'est pas si innocente que ça.. Son frère, campé par Youcef Sehaïri qui a juré de trouver le nom du coupable, décide de faire réunir ses amis en les rassemblant sous le même toit d'un journal électronique, appelé «Les quatre vérités». Ses amis sont les comédiens: l'excellent Akram Djeghim alias Hichem, qui se révélera à la fin être un vrai psychopathe, Amira Hilda Douawda dans le role de Hind, qui n'a pas eu de chance dans sa vie de famille, que ce soit auprés de sa mère ou de son mari, campé brillamment par le chanteur Meziane Amiche, Zakaria Karaouet, dans le rôle du fumeur invétéré qui fini par avoir un cancer des poumons, au grand dam de Houriya (Haïfa Rahim) qui l'aime à en mourir..Cette dernière manipulatrice à souhait, évolue dans un milieu de mafia et est sur le point de se marier avec le tourmenté Louay, campé par Youcef Sehaïri, qui ne vit que pour trouver la vérité même s'il refuse de tout dire à l'homme qui enquête sur ce meurtre, à savoir Abed. Interprété par Aziz Boukrouni, cet homme acariâtre, toujours pris par son travail, a deux épouses, dont une est interprétée par Malika Belbey et l'autre par Souha Oulha.
Deux femmes qui vivent dans l'ombre de ce policier qui finit par mettre la main sur un grand trafiquant de drogue, joué par le grand Mustapha Laribi. Mohamed Frimehdi est le nom que l'on laissera pour la fin, tant il nous aura filé du fil à retordre en brouillant les pistes incessamment par le double jeu qu'il arrivait à maîtriser avec brio. Mystérieux professeur de droit, devenu conseilleur juridique et avocat, Nabil alias Mohamed Frimehdi aura campé un rôle de composition qui lui a été cousu sur mesure tant le talent était au rendez-vous. Du gentil bienveillant, au méchant manipulateur, l'acteur aura démontré des facettes de lui, jusque-là insoupçonnées. Le feuilleton qui a fait la quasi-unanimité chez le spectateur, a misé non seulement sur la justesse des rôles et des têtes d'affiches, la clarté dans la mise en scène, passée au scalpel, mais aussi sur ce facteur «flash-back» qui, même si cela devenait irritant parfois, il n'en rajoutait que du feu sur la braise, de ce désir de connaître follement le dénouement de ce drame psychologique à tiroirs, qui, n'a pas fini jusqu'à la dernière minute, de délivrer tous ses secrets....

Un jeu crevant l'écran
Un feuilleton dont la trame a commencé par une énigme et qui finit par une toute autre nouvelle. À résoudre, sans doute dans la prochaine saison. Moderne dans sa façon de raconter et d'ecrire «le drama» algérien, «11.11» insuffle une vision bien contemporaine sur le monde des séries télés, rompant un peu avec la veine classique très mélodramatique qui inonde souvent notre petit écran durant le mois de Ramadhan, même si les dialogues demeurent parfois un peu lourds....
Néanmoins, la réussite de ce feuilleton résulte sans doute du choix des comédiens, qui se sont distingués dans certaines séquences, nous donnant pour certains, de vraies leçon de cinéma, grâce aux différents plans rapprochés, des regards habités des comédiens ainsi que les effets spéciaux utilisés ça et là, sans en faire trop dans ce feuilleton qui a fini par remplir son cahier des charges de bout en bout, sans faire de bruit, tout en laissant le spectateur en devenir réellement «acro»!
La drogue étant, par ailleurs, un des fléaux qui a été souligné dans ce feuilleton qui est parvenu à mêler différentes thématiques en les combinant dans un scénario qui se dessinait au fur et à mesure, comme l'on formerait un puzzle...avec persévérance et objection. Rares sont les scènes de larmes et de suspense que nos feuilletons arrivent à incarner avec subtilité et le feuilleton «11.11» a su retransmettre ces émotions pleinement. On relèvera seulement ces deux plans, celle d'un Youcef Sehaïri, en pleurs, complètement paumé, devant Malika Belbey, avouant ne plus savoir faire confiance à quiconque ou encore ce regard terrifié d'une «Hind» devant un «Hicham» métamorphosé en psychopathe, souffrant d'un dédoublement de personnalité! Bref, «11.11» nous aura réellement marqué cette année, preuve en est que nous possédons un bon vivier de jeunes réalisateurs, scénaristes et de techniciens en Algérie.
Pour peu qu'on leur laisse la chance de briller et pas uniquement pendant un mois..Mais ceci est une autre histoire hélas... 

De Quoi j'me Mêle

Placeholder

Découvrez toutes les anciennes éditions de votre journal préféré

Les + Populaires

(*) Période 7 derniers jours