Meriem Merdaci présente l'ouvrage de son père Abdelmadjid sur le GPRA
De l'émotion, du prestige et de l'histoire
Le projet voit le jour en septembre 2018, et le livre enregistre un grand succès au point qu'une deuxième édition lui fut consacrée.

Karim Younes, ancien président de l'Assemblée populaire nationale (APN), Elizabeth Maure Aubin, ambassadeur des États-Unis en Algérie, et autres diplomates en poste à Alger et cadres de la nation étaient, hier, les invités de Meriem Merdaci, ancienne ministre de la Culture, mais surtout, fille de son père, Abdelmadjid, dont elle a présenté et dédicacé l'ouvrage Le Gouvernement provisoire de la République algérienne, désormais traduit en langue arabe par l'universitaire Lamia Messili et publié par les éditions Manchourat El-Hibr. L'événement a été abrité par la Librairie générale d'El Biar, au 4, boulevard Djilali-Bounaama (Place Kennedy), haut lieu de la culture et de la littérature depuis 1966. «Une version en langue arabe de ce document s'imposait, surtout que le lectorat arabophone en réclamait l'édition», a, d'entrée de jeu, précisé M'hand Smaïl qui a la double casquette de libraire et d'éditeur.
«Les éditions Manchourat El-Hibr sont spécialisées dans les livres d'histoire, les essais, les mémoires et l'accompagnement de quelques universitaires. Nous avons un lectorat francophone mais également un lectorat arabophone qui prend de plus en plus d'ascendant. Nous sommes passés à la traduction de quelques ouvrages dont celui d'Abdelmadjid Merdaci que nous avons publié à deux reprises», a fait savoir M'hand Smail, avant de donner la parole à Meriem Merdaci, dont la voix était pleine d'émotion à l'évocation de son défunt père, universitaire et historien. «Le GPRA 19 septembre 1958-3 août 1962, c'est le projet d'un livre qui a émergé, comme d'habitude, à la maison», a-t-elle indiqué comme pour rappeler qu'elle a «chuchoté» l'idée de ce travail de recherche à son père, jugeant que les publications sur le GPRA n'étaient pas suffisamment étoffées pour rendre compte de l'envergure d'une entité qui déterminera le destin de l'Algérie. Pari tenu, puisque le projet voit le jour en septembre 2018, et le livre enregistre un grand succès au point qu'une deuxième édition lui fut consacrée. Avec une pointe d'émotion, elle a précisé que son défunt père, en sa qualité d'historien et d'universitaire, avait le souci de la transmission et du devoir de mémoire. «Il avait à coeur de transmettre ce savoir aux jeunes générations», a-t-elle précisé en ajoutant: «C'était le combat de mes parents, et le souhait de mon père consistait également à traduire ses ouvrages en langue arabe mais aussi en anglais et en tamazight.» Selon Meriem Merdaci, le présent ouvrage se veut, surtout, un vibrant hommage au génie et à l'extraordinaire travail déployé par le GPRA, à un moment décisif de la Révolution. Elle citera l'oeuvre fédératrice de ce même GPRA sous la houlette de Ferhat Abbas. Il est également question d'un témoignage sur la diplomatie algérienne qui brillait déjà par ses prouesses dans le tumulte de l'histoire. L'ouvrage vient ainsi enrichir le catalogue de Manchourat El-Hibr sur les questions d'histoire et de mémoire en relation avec le mouvement national. Il fait le point sur le contexte et les acteurs du GPRA à la faveur des commémorations du 70e anniversaire du déclenchement de la guerre d'indépendance. Revenant sur le choix du 8 février 2025 pour la présentation de ce livre, Meriem Merdaci signalera que cette date symbolique dans l'Histoire de la guerre d'indépendance algérienne correspond à ces deux événements majeurs que sont celui du 8 février 1958, jour du bombardement aérien par l'armée française de Sakiet Sidi Youssef, en Tunisie, et celui du 8 février 1962, date de l'attentat meurtrier de l'OAS à la station de métro Charonne, à Paris. La date du 8 février 2025, c'est aussi une occasion de faire oeuvre de mémoire et rappeler au souvenir de nos concitoyens le mandat du deuxième président du GPRA, le moudjahid Benyoucef Benkhedda, décédé le 4 février 2003. C'est également une opportunité de faire preuve de confraternité et rendre hommage au travail acharné accompli par celle qui vient de nous quitter récemment, la regrettée collègue Samia Zennadi des éditions APIC, une «maison» qui défriche, elle aussi, le vaste champ historique et mémoriel national.