{{ temperature }}° C / {{ description }}

Cité introuvable.

Au moment...

Au moment où, de par le monde, on essaie de fausser ou de salir l´image de certains révolutionnaires, au moment où dans les manuels scolaires on ampute la mémoire collective, au moment où la droite française refuse de faire acte de repentance, alors qu´à côté, l´Italie s´apprête à dédommager la Libye des crimes fascistes, au moment où tous les médias, tous supports confondus, invitent les survivants de cet automne à livrer leurs souvenirs, brûlants, émoussés, brumeux ou vivaces, il est important de rendre hommage à cette poignée d´hommes qui ont fait un pied de nez à l´histoire, ont tourné le dos aux querelles partisanes, aux calculs mesquins, pour se lancer dans une aventure qui, plus de cinquante années après, paraît incroyable, fantastique et merveilleuse. Il faut se remettre à l´esprit l´indigence des moyens compensée par une volonté de fer. Il faudrait rappeler sans cesse les conditions dans lesquelles la déclaration de ceux qui allaient déclarer la guerre à la quatrième puissance militaire du monde fut tirée dans une modeste maison d´un petit village de Kabylie. Comme ce message fut distribué, lu et reçu par les différents destinataires.
Retirer ce message afin que toutes les générations s´en imprègnent et aussi afin que toute manipulation partisane obscurantiste (comme on l´a vu dans le passé!) soit écartée.
Evidemment, les survivants qui ont survécu, chacun à la place que l´Histoire et les circonstances lui ont assignée, raconteront à leur manière la façon dont ils ont vécu cette nuit qui ne fut pas de la même densité pour tous. Il y a ceux qui ont participé activement, ont préparé les bombes artisanales, les fusils de chasse, ont fait les repérages avant de passer à l´action. Il y a ceux qui ont couvert, au volant d´une voiture, ou en faisant le guet, ceux qui allumaient la mèche. Il y a ceux qui attendaient ce soir-là depuis des années et désespéraient de voir arriver l´orage malgré les noirs nuages qui s´amoncelaient. Non, le 1er Novembre ne fut pas un coup de tonnerre dans un ciel serein, malgré le fait que beaucoup ont dû se frotter les yeux ou se pincer pour voir qu´ils ne rêvaient pas. Il faut se remettre dans l´ambiance de l´époque où le nationalisme n´était pas très répandu dans les consciences, ou qu´il n´existait que sous une forme confuse d´une certaine différence avec ceux qui parlaient une autre langue, s´habillaient autrement ou menaient un genre de vie autre que la grande masse des gens. Il faut parler de ceux qui ont été surpris de se voir arrêter le lendemain par des gendarmes ou des policiers. Pour un enfant de huit ans, c´est surtout de voir, au lendemain du 1er Novembre, des grands-mères inquiètes faire rentrer les enfants très tôt, le soir à la maison parce que des «bandits» commençaient à rôder. C´est surtout l´image de ce vieux garde champêtre suant qui annonce à une population assoupie l´amende collective qu´il faut payer parce que des gens mal-intentionnés avaient incendié des dépôts de liège. Pour beaucoup, le 1er Novembre, c´est surtout ce qui s´ensuivit: l´arrivée des chasseurs d´Afrique avec leurs chapeaux de brousse, les grands ratissages, les premiers attentats et surtout la répression qui s´abattit.

De Quoi j'me Mêle

Placeholder

Découvrez toutes les anciennes éditions de votre journal préféré

Les + Populaires

(*) Période 7 derniers jours