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Un égyptien plein aux as

Voici, comme pour revivre les heureux moments, dans les salles d'audience, du bon vieux temps, une ancienne chronique, pondue au tribunal d'El Harrach (cour d'Alger)...

Le tribunal d'El Harrach couvrait, il y a de cela les actuelles communes du tribunal de Dar El Beïda. Et qui disait, à cette époque, Dar El Beïda, pensait automatiquement à l'«aéroport Houari Boumediene». Là, par une belle journée très chaude, un voyageur égyptien fut surpris avec, dans ses bagages, une énorme somme (plus de trente neuf mille dollars) qu'il avait «omis» de signaler aux services des douanes nationales!
La procédure douanière normale terminée, le faux voyageur fut présenté devant le parquet d'El Harrach. On décida de l'entendre, à l'époque, «en flagrant délit». Ainsi, après avoir subi les lourdes démarches des «dédales de l'administration des douanes», le pauvre mec va rendre compte de ses graves et nocives activités, avec le Trésor public, sans compter les fatidiques et lourds rouleaux compresseurs du ministère public! Il est debout face au rugueux juge du siège, Abdelhamid Bourezg, un magistrat né pour le pénal!
Au milieu des trente-neuf détenus, se trouvait un Égyptien brun, Chaouki-Hamada-Abderrahim- El Sayed, inculpé de trafic de devises et non-déclaration d'une importante somme en liquide! Visiblement, il ne connaissait rien de «Tamourth», puisque en le voyant dévisager les flics qui accompagnaient les inculpés, nous avions la nette impression, qu'il était venu pour la 1ère fois, se faire du fric, et repartir, sain et sauf, en oubliant que les aéroports du pays étaient, sont et seront pour longtemps, surveillés comme le lait sur le feu! L'audience commença très tôt, le juge, préférant renvoyer les inculpés bénéficiant de la relaxe, rentré juste avant la fermeture du greffe du pénitencier! Les débats se font à l'aise. Les renvois étaient légion, pour diverses raisons objectives. Onze heures quinze, Bourezg appelle l'inculpé Chaouki-Hamada, à la barre. Il quitte le box des accusés, seul, sans l'assistance d'un conseil, pour des raisons connues de lui seul! Il salue le tribunal, Hocine, le greffier, les flics en faction dans la salle d'audience, et même les gens qui se pressent sur les bancs en bois, attendant eux aussi, un proche -inculpé!
Le président lui signifia l'inculpation, lui demanda s'il plaidait coupable, et attendit que le détenu ouvrit la bouche, pour répondre au tribunal! L'inculpé Chaouki-Hamada avait les traits tirés, la face violette, le dos rond, les lèvres tombantes, les narines écartées, comme pour «laisser entrer un train», les mains et les genoux tremblants! Il était curieusement silencieux.
Le magistrat l'aide juste un peu, de façon à lui permettre enfin, de s'exprimer! «Inculpé, le tribunal vous a posé des questions. Voulez - vous répondre ou non? De toutes les manières, vous êtes libre de vous comporter comme bon vous semble, mais vous devrez supporter les lourdes conséquences!» égrène Abdelhamid Bourezg, le président de la section correctionnelle du tribunal d'El Harrach qui allait par la suite se délecter, de la courte réponse du détenu. En effet, il se décida à parler, pour lancer à haute voix, une courte et sèche, mais significative phrase, en dialectal égyptien: «M. le président, je vous demanderai seulement d'être indulgent, avec moi pour la grave faute commise, à l'encontre du Trésor public et surtout de l'État algérien!» Un large sourire se dessina sur la face brune du juge, qui rétorqua illico presto, avec une gestuelle qui laissait songeur le commun des présents: «Inculpé, n'ayez crainte! Je peux vous assurer que le Code pénal algérien, est le frère jumeau de votre code! Alors, l'indulgence existe chez nous, autant que chez vous! La justice est royalement servie à tous les inculpés, étrangers compris. Et à propos, vous n'êtes pas étranger, au même titre que tous les frères arabes! Donc, en raisonnant ainsi, vous serez traité comme les nationaux, l'application de la loi, étant la même pour tous!» Bourezg était entré dans le vif du sujet. «Alors, qu'en est -il des faits?» cracha, sous un sourire franc, le magistrat, qui donna ainsi, le coup des comptes à rendre à la justice. L'inculpé prit subitement peur, et déversa si vite son sac, que le procureur n'eut pas à intervenir! Tout fut reconnu et redit. Le jour de la cache du «magot» à faire fuir du pays, la date, l'endroit, la description de la valise, «arme du délit», l'absence d'acolytes, et la découverte du «pot-aux-billets -» par les douaniers. «Je regrette mon geste amèrement, surtout qu'à Tantah (Egypte), on m'a conseillé de ne pas jouer avec le feu «fi l'Gazaïr »! Le verdict fut lu à haute voix, de façon à ce qu'il n'y ait aucune équivoque. Le gus a écopé d'une peine d'emprisonnement ferme, et d'une très grosse amende! La justice a parlé!
L'indulgence réclamée au tout début du procès, devra repasser!

De Quoi j'me Mêle

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