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Seule la vérité médicale...

Quelle est donc cette catégorie de médecins exerçant dans les urgences, à qui il arrive de temps à autre, de signer un certificat médical où un «lapsus-transcrit», évoque une «blessure superficielle», comme très grave?

En cinquante-cinq ans de fréquentations de salles d'audience, un peu partout dans les cours du pays, il nous est arrivé de couvrir plus d'une vingtaine de dossiers relatifs à des affaires où il s'agissait de faits contenant des avis «médicaux», sans histoire, aucune. Mais voilà l'exception, qui confirme la règle! Voilà que ce procès évoquait la bizarre histoire d'une «amputation» d'un doigt pourtant seulement, «entaillé»? En deux mots, les faits sont clairs: une rixe entre deux voisins. L'un d'eux sort un morceau de métal; du sang gicle, et ce sont les poursuites... ´´Je jure par Allah que je ne l'ai pas touché!´´ proteste d'emblée S., le prévenu à qui le juge rappelle qu'un doigt a... sauté. La victime, debout à droite, a du plâtre sur l'index que le magistrat croit perdu à jamais. Seul, Me Med Djediat, l'avocat de la défense, riait sous cape, car il savait qu'il y n'avait qu'une profonde entaille, et non une amputation, que la victime avait, on ne saurait jamais pourquoi, prononcé une dizaine de fois au moins. Et lorsque le président s'est aperçu qu'il s'était leurré, il demanda des explications à la victime. Suivons cet éloquent échange: - ´´Pourquoi ne pas avoir corrigé l'expression: le doigt est perdu?´´ dit de suite le magistrat qui reste coi devant les réponses qui vont suivre.
- Vous auriez pu m'interrompre...
- Nul effectivement, dans cette salle, n'a le droit d'interrompre le président». Complète le juge très à l'aise après l'intervention d'Amar. D. dont les réponses avaient étonné plus d'un, des personnes qui assistaient, ce mardi, aux débats, le président, et le parquetier, en tête. Cette attitude ressemblait étonnamment à celle, brillante, de l'excellente et imposante, Dalila Issolah, actuellement, présidente du tribunal de Bâb El Oued (cour d'Alger), quand elle menait avec une élégante maestria, les audiences qu'elle présidait, avant d'occuper le poste spécifique. Toute l'assistance n'a d'autre choix que celui de s'incliner devant cette inattendue tournure. Evidemment, c'est ce genre d'incidents, qui est respiré, par les fans d'une justice «indépendante», comme un bol d'air frais et sain, d'une justice, propre, sans tache, et loin de toute suspicion. Il y a dans la salle, comme une berceuse qui veut que l'on loue, dans l'immédiat, cette justice, tant décriée, durant six décades, malgré les milliers de cas où les juges du siège se sont fait remarquer par des initiatives personnelles, telles celles de la magnifique retraitée Djamila Khanouf, à Alger et Blida, ou encore Samia Bouachioune, aujourd'hui disparue complètement du paysage judiciaire. Tout le procès est remis en question. Le procureur, regrette ce retournement de veste de la part de la victime: ´´Lors de l'instruction, vous aviez fait un tel boucan. Vous aviez désigné, devant le procureur, Seif Eddine. D. et Adil. Y. comme étant les agresseurs. Aujourd'hui, vous avez toujours votre doigt et vous ne savez pas qui vous a blessé. Me Med Djediat, l'avocat de la rue Patrice Lumumba (Alger- Centre), heureux de l'aubaine, joue sur du gazon. Et comme les faits sont maintenant clairs comme de l'eau de roche, et qu'en outre, il n'a personne pour le contrer, il en profite pour enfoncer le clou. Il demande d'emblée, la relaxe, surtout que l'application de la loi, allant dans le sens de rectifier une probable bêtise, avait été demandée par le procureur. Il assure surtout que la faute est à mettre sur le dos de quelqu'un qui ne se trouve pas dans cette salle. «L'essentiel est que mon client est blanc comme neige. L'erreur judiciaire peut être largement évitée maintenant que la vérité est sortie de la bouche de la victime! Relâchez ce pauvre bougre, qui a appris au moins une chose très importante dans la vie: c'est d'éviter les mauvaises gens!» Le juge décide de prendre sa décision sur le siège, et relaxe l'inculpé, heureux comme un bébé qui a retrouvé son jouet. Et l'avocat de bomber le torse, en quittant le tribunal, avant de prendre la route, pour le «home», où l'attendait une succulente chorba.

De Quoi j'me Mêle

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