Rixe et vol à la barre
Me Farouk Dechicha, le célèbre avocat de Blida, était arrivé, très tôt, au tribunal d'Hussein -Dey, (cour d'Alger) défendre sa jeune cliente.
La salle d'audience du tribunal était bondée le matin de dimanche dernier, une journée humide, car Hussein-Dey étant une daïra limitrophe d'El Harrach, réputée pour son exécrable taux d'humidité. Ajoutez une très chaude atmosphère qui noyait la région depuis quelques mois, et vous comprendrez l'excessive gêne, qui étranglait énormément les gens. Et lorsque la présidente de la section pénale du tribunal demanda à l'inculpée le motif des coups et blessures volontaires venant de sa part, un long et lourd silence accueillit la judicieuse question de la magistrate, visiblement au parfum, de ces histoires de femmes-travailleuses, qui se prennent, de temps à autre, au collet sur les lieux de travail. D'ailleurs l'avocat de la victime traça la ligne à suivre de la jeune juge en «suggérant» que probablement, l'épouse du patron de l'unité, où bosse, proprement, la très jeune secrétaire Meriem. G. ait été prise d'une crise de soupçon, d'une éventuelle liaison, avec le mari, qui avait l'âge du papa de la secrétaire. «Voilà ce que l'on présente comme dossier à «la justice, qui a d'autres chats à fouetter», comme l'a souvent dit, et répété, Me Aboubakeur Far, l'élégant et jovial, avocat d'El Madania (Alger). Me Okba, le discret avocat brun de l'inculpée, avait eu l'occasion de placer des banderilles, pour la défense de sa cliente, pas au top, ce dimanche. Il dira deux mots, histoire de définir ce qui s'est réellement passé au «bureau». «Tout cela s'est passé dans le bureau de la secrétaire, et donc, il n'y avait pas de témoins crédibles qui pourraient affirmer les dires de secrétaire!» Ce à quoi, Me Farouk Dechicha enfourcha un étalon noir, pour fendre cette affirmation, en déclarant que c'était plutôt la femme du boss qui était allée au bureau, en vue de l'agresser, et de poursuivre dans le couloir même de l'unité!»
-- «Une fidèle et exemplaire secrétaire dd'un patron, dont l'épouse était probablement noyée par la jalousie viscérale, née du constat par le boss, de la jeunesse et de l'extrême beauté de l'employée. Cette épouse qui aurait donné une mémorable raclée à la jeune, et très jolie employée, qui a en outre fait l'objet en moins de 72 h, d'une plainte, à savoir le vol d'objets du bureau, où elle travaille d'ailleurs, toujours. Le conseil de Blida était arrivé au tribunal, armé jusqu'aux aisselles, de preuves, montrant ainsi, l'intégrité de sa cliente, en matière de conduite au bureau, dans la rue, et tous les lieux où elle se rendait. «Nous avons ici, des preuves fracassantes pour une indiscutable relaxe, concernant le pseudo-vol!» a presque crié le conseil de Blida, sûr de ce qu'il avance. Pour suivre un dossier, il faut et il suffit surtout, que de bons et solides éléments constitutifs, soient réunis. D'ailleurs, Me Dechicha ne s'embarrassera pas de sentiments, pour siffler, dans un silence religieux que: «L'honneur de ma jeune cliente en dépend, surtout qu'il s'agit d'une très bonne fille d'une honorable famille. D'ailleurs, elle a déjà affirmé faire confiance à la justice. Il n'est pas question que les lâches actes commis contre cette jeune femme, restent impunis, en abordant les coups et blessures volontaires». «Attendant son tour pour être entendue par la juge, Meriem. D. est à l'aise, confortée qu'elle est, par la présence de son vieux conseil. Même son de cloche côté Me Okba, l‘avocat de la farouche et jalouse épouse du patron, qui accompagne sa femme, aujourd'hui, victime de vol, mais surtout inculpée de coups et blessures volontaires fait prévu et puni par l'article 264 du code pénal. D'ailleurs le procureur demandera, plus tard, à son encontre, un six mois d'emprisonnement ferme! Un spectacle sera assurément là, car la principale «virtuelle-victime» sera le patron-mari, qui ne sera pas forcé de prendre partie pour l'une des deux très proches femmes, surtout son honnête et sincère secrétaire, à qui il n'avait toujours rien à lui reprocher! Pour permettre aux antagonistes de se reposer, et surtout se calmer, le magistrat - instructeur a jugé utile de renvoyer les deux femmes, devant sa collègue de la correctionnelle pour le mois de septembre 2023, le dimanche, 17. Le conseil de Blida avait un avantage sur l'inculpée, en l'occurrence, madame la femme du boss de l'entreprise où bosse-- Meriem. G. Toujours la malheureuse victime--. C C'est le fait que sa jeune cliente n'avait aucune raison, de perdre un poste de travail où elle était très bien, et donc, le prétexteÀ de l'inculpée était nul et non avenu. À la barre, Me Farouk Dechicha était égal à lui-même: fiable, droit, modeste, correct, ne dépassant jamais les limites, que la loi a tracées et respectueux du principe que la loi était la même pour tous. Le dossier a été mis en examen pour le dimanche 24 septembre 2023.