{{ temperature }}° C / {{ description }}

Cité introuvable.

«Mon client a besoin de soins»

Me Abdenour Ouacel, l'avocat du très jeune inculpé Salim. G. de commercialisation de stups, a tout entrepris, face au vigilant juge du jour, pour «abattre» le très grave délit...

Mercredi dernier, la petite et même minuscule salle d'audience du tribunal de Bir Mourad Raïs (cour d'Alger), était pleine à craquer vers les 11 heures trente Entre-temps, il avait pris soin de renvoyer une quinzaine d'affaires, sur demande express de conseils, ou carrément de la part des justiciables eux-mêmes. Le service d'ordre est comme d'habitude, souple, mais ferme! Et il n'était pas question d'agaçants va-et-vient, de personnes qui n'ont pas saisi qu'une salle d'audience ne sera jamais un café maure.
Lorsque Salim. G. un très jeune détenu, gravement inculpé dans une sombre affaire de trafic de came, était introduit par un gaillard de la Dgsn,il a été accueilli par la présence de trois membres de sa famille dont sa vieille mère, complètement effondrée, sur le banc de la 3ème rangée de l'assistance, complètement silencieuse, devant le drame qui allait s'offrir à leurs yeux. D'emblée, ce fut l'avocat qui allait introduire une question préjudicielle concernant le dossier du jour. Il s'appliqua tant et si bien, qu'il retint de suite l'attention et de Mounir Ayed, le brun président de la section correctionnelle et de la vivifiante Nabila Bekraoua, représentante du ministère public. Me Abdenour Ouacel passa rapidement au sujet qui le tenaillait depuis le début de l'audience, une heure plus tôt. Le conseil se félicita de la célérité du jugement de son client, qui avait fait opposition sur le jugement par défaut, de Salim, son jeune et malheureux client, encore sonné par la détention préventive. Comme il était absent lors du 1er procès de ses coaccusés, Salim. G. Allait être entendu tout seul, avec comme défenseur, un aussi jeune conseil, qui connaissait très bien les us et coutumes des juridictions, puisqu'il souleva le problème de la prolongation de la «détention préventive de l'inculpé» si par un malheureux concours de circonstance, les débats allaient être reportés. Il insista sur la rédaction par le président de la section correctionnelle du tribunal de Bir Mourad Raïs (cour d'Alger) d'un mémorandum de privation de liberté pour l'inculpé. «Si vous estimez que la détention devait se poursuivre, alors la défense attend de la justice, l'équité et surtout l'application de la loi. Ce dossier vous pousse probablement vers l'erreur judiciaire, et nous ne voulons pas que cela arrive. Mon client a surtout besoin de soins. C'est encore une fois un jeune drogué, qui devait bénéficier de l'article 6, I.E. Du placement dans un centre de cure de désintoxication, et non de la détention préventive. Mieux, vous devriez le libérer pour qu'il soit pris en charge par un infirmier et non un maton des 4 Ha d'El Harrach (Alger).» Me Ouacel avait fini les «12 travaux d'Hercule du XXIeme siècle», et c'est peu dire.
Heureusement, Me Ouacel a pris soin de rappeler que les conditions de poursuites ne sont pas réunies car les termes de l'article 17 de la loi 04-18 du 25 décembre 2004, ne vont pas du tout avec ceux de l'article 12, qui moins tranchant que le «17» qui dispose par ailleurs qu' «Est punie d'un emprisonnement de dix (10) ans à vingt (20) ans et d'une amende de 5000000 DA à 50000000 DA, toute personne, qui, illicitement, produit, fabrique, détient, offre, met en vente, vend, acquiert, achète pour la vente, entrepose, extrait, prépare, distribue, livre à quelque titre que ce soit, fait le courtage, expédie, fait transiter ou transporte des stupéfiants ou substances psychotropes. La tentative de ces infractions est punie des mêmes peines que l'infraction consommée. Les actes prévus à l'alinéa 1er ci-dessus sont punis de la réclusion perpétuelle lorsqu'ils sont commis en bande organisée.» L'avocat continue sur sa lancée, car il a constaté avec un réel plaisir que Mounir Ayed, le juge le suivait très bien, et prenait même, des notes. Cela présageait de bonne facture. Le pauvre détenu perd le nord, tourne la tête à gauche puis à droite, comme s'il cherchait une connaissance à appeler au secours. Et le magistrat de lancer, comme s'il lâchait une sonde dans les airs nuageux du somptueux quartier de «Mohand Saïd Hamdine» de la vaste commune de Bir Mourad Raïs-Alger: «C'est ici, l'application stricte et maximum de l'article 17 de la loi n° 04-18 du 25 décembre 2004, loi relative à la prévention et à la répression de l'usage et du trafic illicites de stupéfiants et de substances psychotropes. Une loi, hélas pas souvent appliquée avec parcimonie par les magistrats - véritables machines à distribuer des peines. C'est dommage pour cette catégorie de magistrats, dont le relativement jeune juge Ayed, échappe grâce à son doigté, dans ses sûrs jugements. 

De Quoi j'me Mêle

Placeholder

Découvrez toutes les anciennes éditions de votre journal préféré