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«Le prix» d'un enfant

Il y a des audiences comme ça, à ne pas rater, sous aucun prétexte! Celle que nous allons vous narrer, malgré le huis clos, valait le coup!

«Alors, voyons un peu les faits que vous aviez tous les quinze, reconnus devant la police judiciaire et le procureur: Par un vendredi, ce bout de femme de trente-sept ans se trouvait devant l'ex- Grande Poste d'Alger-Centre. Il était environ seize heures. A.D. était une hôtesse de l'air qui exerçait dans un autre pays, où elle n'a pas trouvé un bébé «musulman» à adopter. Sa présence en Algérie était de dégotter un enfant à élever dans un foyer désespérément vide de toute vie normale et gaie, surtout que Mme était une très belle brune aux yeux verts, et au regard serein, innocent et qui donne envie de la côtoyer, sans arrière-pensée aucune. «Vous étiez debout sous l'horloge en train de regarder une circulation fluide comme seul un vendredi après-midi en connait. Votre mobile sonne, vous répondez et à ce moment-là, A. D. vous aborde. Et alors, continuez!
Le principal inculpé se mit de suite à raconter comment a commencé l'aventure, ou si vous voulez la mésaventure du vendredi; il dit d'emblée à voix basse comme si, quelqu'un s' était mis derrière les persiennes pour écouter ce qu' il racontait: «Effectivement, j' étais seul et cette dame est venue droit vers moi. Elle s'est approchée, m'a saluée et directement elle me lança sans entrée en matière, et puisqu'elle est ici, elle peut arrêter mon récit si elle constate un seul mensonge.»
C'est alors qu'intervient la juge qui récita la recommandation suivante: «Ici, il y a des us et des coutumes qui veulent que l'on ne parle que si la cour vous le permet. Est -ce bien compris?»
Un long silence accueille ce miniprêche et la présidente invita l'inculpé à poursuivre. Réda reprit son monologue sans être interrompu: «Je lui ai répondu que dans notre pays, tout est balisé par des lois et qu'il fallait voir avec les crèches, car c'est tout ce que je connaissais en matière d'adoption. Elle insista en me signalant que son époux est prêt à mettre le paquet et que de l'étranger, il peut répondre à toutes les questions et s'il y a lieu il se déplacerait en Algérie signer un document par exemple. Elle était tellement motivée jusqu' à me proposer de passer une nuit complète avec moi, le temps de faire un enfant, car M. son mari, ne peut pas avoir d'enfants! C'est là que le diable m'a poussé vers l'abime.»
La juge demanda à Réda de s'asseoir et invita la victime, A.D. à donner sa version des faits: elle confirma les dires de l'inculpé sauf qu'il a omis de parler du coup de fil donné à sa mère, selon lui. «Il lui aurait proposé de me ramener chez elle en vue de trouver la solution; cela me parut honnête puisqu' ‘il s'agissait de sa «maman.»
Réda voulut en dire plus, mais en vain. La femme est priée de continuer son récit qui va prendre alors une tournure inattendue! Et, en quittant Tafourah pour Bouchaoui par taxi, A. D. ne s'imaginait pas le véritable guet-apens dans lequel elle était tombée! Cette pensée sera l'axe du réquisitoire du procureur général, plus tard.
La victime continua le récit par l'arrivée à Bouchaoui, où elle fut invitée à entrer dans une bicoque aménagée en pleine forêt, où allait commencer un calvaire qui durera jusqu' à l'aube.
À l'intérieur, se trouvaient tous les présents au procès! Ils avaient honte, et la face, jaune! Ils avaient peur que la sentence ne soit plus tranchante, que celle du tribunal, qui décida en son temps, de lourdes peines sans tenir compte du rôle de chacun dans la folle nuit. Ils écoutèrent le récit de la victime qui narra la fameuse nuit du mardi à mercredi, une nuit qui la vit souffrir de viols, de coups outre les injures, les griffures et le chapelet de mauvais traitements que la morale et la loi répriment. Signalons que A. D. a évoqué la «gentillesse» de ceux qui ne l'ont ni battue, ni violée, ni agressée et ni usé de violences physiques.
La cour en tiendra compte dans le verdict qui verra Réda et Moussa seuls, payer leur forfait (un an d'emprisonnement ferme pour viols, coups et blessures volontaires.)
«La justice est ici interpellée pour que le bon grain soit éloigné de l'ivraie!» a martelé le procureur général qui aura tracé la ligne à suivre à la cour qui a la liberté de suivre ou pas.

De Quoi j'me Mêle

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