L’escroc qui rit!
Payées pour prodiguer les sciences à nos collégiens, deux charmantes profs de lycée, font, durant les temps «morts», dans le prêt-à-porter, avec le longiligne, Nour-Eddine. H. Elles l’accusent d’escroquerie. Deux avocats se défoncent pour le défendre …
Il y a comme ça, des inculpés et des accusés qui prennent la justice, pour ce qu'elle n'a jamais été: débile, nulle, bête, abêtie, et même sourde! Oui, sourde, probablement, jamais, mais aveugle, c'est certain! Oui, sourde aux appels des sirènes pour les magistrats intègres et propres!
Lorsque la sonnerie avait retenti, annonçant l'ouverture de l'audience pénale, un lourd silence noya l'atmosphère sèche et aride de la salle.
Le tribunal allait solennellement s'installer.). Cependant, elle lance, du haut de ses cent soixante centimètres, à l'intention des nombreux et très disciplinés présents: «Asseyez-vous, et en silence, svp, car vous êtes dans un lieu de travail. Celui ou celle qui a envie de bavarder, le trottoir d'à côté, est mieux indiqué, car il y a en face, un p'tit marché où l'on peut tout faire et, surtout, gardez-le pour vous uniquement, tout dire! Cela nous permettra d'effectuer notre boulot dans le calme, car, plus tôt nous commencerons, et plus tôt, nous aurons fini avec cette audience!»
Le parquetier est bien assis sur son siège. Il sait pertinemment qu'il ne possède qu'un seul privilège, qui celui de l'opportunité des poursuites, la police de l'audience, elle, est celle de la juge.
Le parquetier semble peu enclin à supporter la pression, que montre le public, venu en nombre, surtout.
Le procureur est plutôt serein. Son beau minois est potable et montre des signes de repos nocturne sans embêtements du genre, insomnie et autre truc cauchemardesque!
Le magistrat d'El Harrach (cour d'Alger) a dû songer à ses enfants ados collégiens lorsque Sabah. L. 32 ans et Saliha R., 31 ans, ont appris aux présents qu'elles exerçaient en qualité de profs (P.E.M.). Deux charmantes profs ont longtemps chialé à la barre, car elles se sont toutes deux laissés déplumer sur le carreau.
ou dans la poche de Nour-Eddine. L. l'inculpé d'escroquerie, la coquette somme de cent soixante dix millions de centimes.
Vous savez, nous l'avons écrit maintes et maintes fois, de bonnes gens ´´offrent´´ de grosses sommes, sans rien réclamer des preuves à étaler devant la justice, qui ne croit que ce qui est transcrit, signé, légalisé.
L'escroquerie est un fait pourtant, prévu et puni par l'article 372, qui dispose que: qquiconque soit en faisant usage de faux noms ou de fausses qualités soit en employant des manoeuvres, frauduleuses pour persuader l'existence de fausses entreprises, d'un pouvoir ou d'un crédit imaginaire, ou pour faire naitre l'espérance ou la crainte d'un succès, d'un accident ou de tout de tout autre évènement chimérique, se fait remettre ou délivrer ou tente de se faire remettre ou délivrer des fonds des meubles ou des obligations, dispositions, billets, promesses, quittances ou décharges, et, par un de ces moyens, escroque ou tente d'escroquer la totalité ou une partie de la fortune d'autrui est puni d'un emprisonnement d'un an au moins et de cinq ans au plus, et d'une amende de (500) cinq cents à (20 000) vingt mille dinars.» Si Samia a affirmé au juge qu'elle a été grugée par Nour-Eddine qui lui a promis de ramener de France, outre de la fripe ´´chic´´, deux véhicules, Safia, elle, est allée plus loin: ´´Je l'aime à en perdre la vie´´.
Dans le dossier, il y a des photos: Nouredine victime, les montre au détenu: ´´On a pris des photos comme ça... ça arrive tous les jours ´´! dit-il pour se défendre.
Le juge n'est pas d'accord avec les «victimes»: ´´ On ne pose jamais ainsi, quand on est victime!´´ remarque-t-il. Évidemment, l'inculpé nie tout. Me Akila Teldja-Drif évoquera plus tard, au cours d'une admirable plaidoirie, et surtout avec une remarquable passion, les «dépassements» de la police d'une autre juridiction, alors que la compétence relève du commissariat du coin. ´´Même le procureur l'a empêchée de s'expliquer. Tout a été vite! ´´ Dit-elle, convaincue de l'innocence de Noureddine que Me Habib Benhadj, le second avocat brun, a aussi, présenté son jeune client, comme une victime d'une police judiciaire expéditive: ´´Heureusement que le juge du siège est là pour nettoyer les taches notées au passage. Oui, elle l'aime à en mourir, mais pas jusqu'à l'envoyer pour trois ans fermes comme l'a demandé fortement la représentante du ministère public.
Non. Et puis, si en juin 2022, elles s'étaient aperçues de la supercherie-escroquerie-tromperie, pourquoi avoir versé du fric en août 2022? ´´ a articulé l'avocat, qui a réclamé la relaxe.
Eh bien non, le président prononce, sur le siège, avec une forte conviction, la prison ferme.
L'appel est envisagé, rapidement, car, le conseil est convaincu plus que jamais, qu'il y a eu méprise dans cette affaire très mal ficelée, par les éléments de la police judiciaire. Et, oui!
Cela arrive à tout le monde de se gourer, même aux flics, les plus aguerris!