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«Je roulais trop vite...»

La justice ne craint personne. Les protestataires ne peuvent pas comprendre que celui qui fera dévier le cours de la justice, n'est pas encore de ce monde! Encore moins, ceux, venant de temps en temps, de la rue, faire pression sur... L'inflexible Dame justice.

Tout le monde intéressé par les débats du jour, est à sa place, on peut donc commencer à travailler. Le président de la section pénale est résigné à supporter la pression que semble donner le public venu en nombre, faire plier le cours de la justice!
Le public est bon enfant. Il est formé surtout par les membres de la famille de l'inculpé d'homicide involontaire. C'était donc, le résultat d'un stupide, mais peut-être, évitable accident de la circulation, survenu en pleine zone urbaine, là, où on se croit à l'abri de tout. Les proches du détenu, qui croient, à tort, que le tribunal va plier devant les pressions «extérieures», et mettre les éléments du dossier à côté, sont venus en nombre! Et puis quoi encore? Les fades et inefficaces propos de «café» ou de bain maure, ne sont jamais arrivés à bout de la puissance de sa «seigneurie, Dame justice»! Une justice sereine, debout, raide, veillant à l'application de la loi, et uniquement cela! Le président est tout aussi prédisposé à mener à bien son boulot, sans crainte, ni haine, mais avec beaucoup de détermination. Un des principaux buts à atteindre, lors de cette comparution, c'est d'essayer de comprendre comment un tel accident a pu avoir lieu à cet endroit précis et surtout le lieu où il s'est produit! En effet, la catastrophe a vu la mort d'un écolier qui marchait tranquillement!
Le juge appelle l'inculpé et les ayants-droits. Le cadre étant placé, le président commence de suite l'interrogatoire, en prenant soin de rappeler à l'inculpé les faits rapidement. Il apparait que le conducteur, un coursier âgé de 44 ans, pris de griserie, ait appuyé plus qu'il ne fallait sur le champignon sur un tronçon, pas si sûr que cela. Le véhicule arrive à l'entrée de l'agglomération à toute vitesse, malgré la plaque de rappel qui signalait clairement la limitation de vitesse. Mais, la griserie aidant, le chauffeur n'en fait pas cas et ce qui devait arriver, arriva. Il était midi et quelques minutes, l'heure de sortie des élèves de l'établissement scolaire du coin. Un élève n'avait pas l'intention de traverser lorsqu'il fut éjecté à plusieurs mètres! La trace des pneus laissait deviner la violence du choc! Le juge qui en a vu d'autres, demanda à l'inculpé, déjà dans les vaps, songeur et assailli par une trouille qui ne disait pas son nom, ce qu'il avait à déclarer. Mais la peur le ligotait. Elle le faisait suer, trembler et tordre de stress! «Inculpé, vous allez jouer franc jeu. Vous allez même être bref et précis. Vous allez me dire d'emblée à quelle vitesse, vous rouliez au moment de l'accident!»
L'inculpé répond rapidement comme s'il voulait se débarrasser d'un boulet très lourd. «Je ne saurais vous dire exactement, mais je roulais très vite.» Et l'inculpé de préciser: «Vous savez, la griserie de la vitesse aidant, fait que...»
- Oui, je connais la chanson, mais dites-nous quand même, vous rouliez
à combienn? C'est important!», coupe le magistrat à dessein. L'inculpé entre dans ses petits souliers et donne la nette impression, qu'il n'a pas compris la question du juge. Ce dernier garde tout de même son calme et articule: «Alors, vous faisiez du combien, honnêtement, sans tenter de... zigzaguer.» L'inculpé baisse la tête et balbutie presque d'une manière inaudible: «À vrai dire je me souviens que je roulais à plus de cent vingt km/h.»
- Ce n'est pas plus? Etes-vous sûr de vous ou devrais-je lire le procès-verbal pour que la vérité sorte de la bouche du conducteur afin que l'assistance sache ce qui s'est réellement passé selon le ptocès-verbal de la police judiciaire? Alors, c'est combien?» tonne le magistrat qui cherche à ce que l'inculpé fixe lui-même le tribunal! S'apercevant que le juge s'entête à connaître la vérité, qui est une évidence, l'inculpé Sassi. R. lève la main et demande à faire toute la lumière sur le sinistre:
- Enfinn! Il était temps! Allez-y, nous vous écoutons.», clame le juge qui écoutera avec beaucoup d'attention, l'inculpé revenir à de meilleurs sentiments. C'est ainsi qu'il reconnaît que l'excès de vitesse a été à la base de la catastrophe. «Si je roulais doucement, j'aurais pu freiner à temps et éviter ce drame.» Les proches de la victime étaient soulagés, tout comme le procureur qui effectuera les demandes prévues par la loi, juste avant le dernier mot accordé à l'inculpé qui prend acte de la mise en examen de l'affaire. Auparavant, le président prend les mesures règlementaires des dommages et intérêts des ayant-droits.

De Quoi j'me Mêle

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