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Bagarreurs à la barre

Une rixe a eu lieu dans la rue. Les deux adversaires ont échangé une salée et sacrée raclée. L’un des deux est jugé en qualité de détenu!

En général, lorsque deux personnes se prennent au collet, le juge souffre énormément pour connaître la vérité sur le pourquoi de la bagarre. Les deux versions sont inévitablement et diamétralement opposées et ce n'est pas le geste rageur du juge qui avait les sourcils en accent circonflexe qui va tout arranger. Une chose est certaine: il y a eu coups et blessures réciproques et ce n'est certainement pas le rapport de police qui va arranger les choses. Or, Me Med Djediat, l'avocat du détenu avait plus d'une cartouche dans son ceinturon. Il saura viser juste et droit, car un conseil qui «plaide la vérité et aura, sans doute, gain de cause. Les deux bagarreurs s'étaient échinés à se frotter l'un à l'autre sans que personne ne puisse intervenir, tant la tension montait dans le quartier. Il a fallu la voiture -radio du commissariat du coin, pour arrêter les deux «guerriers» en pleine furie.» avait clamé l'avocat qui n'a pas caché son scepticisme quant à l'issue du procès, sauf si le tribunal entendait les deux témoins en chair et en os! Le juge voulait savoir le pourquoi de cette bataille, comme si l'utilisation de ce «gros» mot, comme toutes les insanités crachées au moment de l'immense ire, allait pousser les deux antagonistes à dire la vérité, toute la vérité, rien que la vérité! La victime elle, a préféré se présenter seule à la barre, croyant que le seul mot de «victime» suffisait! Les deux voisins ont tout vidé, tout raconté à la cour sans rien omettre et c'est cela, qui fera de ce procès, un modèle! Décidément et armée jusqu'aux dents, la défense qui avait compris que quelque chose ne tournait pas rond, s'était écriée devant le trio de juges, au regard de merlan frit: «Messieurs, dame, vous ne pourrez jamais imaginer comment j'ai réussi à avaler le fait que j'allais défendre une... victime! Oui, une pauvre victime, jugée aujourd'hui, en qualité de prévenu! Seuls les témoins diront la vérité! Il s'est défendu parce que l'excuse de provocation était là, lui tendant les bras! Entendre sa mère être traitée de... et de... C'est quoi ça?! C'est triste de plaider l'évidence même. Je n'aurai jamais pu trouver les mots qu'il faut pour défendre ce pauvre bougre qui a vu rouge au moment où les insanités ont commencé à pleuvoir publiquement», avait lancé le défenseur qui a toutefois mis en garde les magistrats contre la tentation de condamner un prévenu provoqué, qui avait réagi, même violemment, tout en regrettant que notre pays n'ait pas encore rejoint le long cortège des pays possédant la culture de l'examen de la personnalité de la victime! Oui, il faut arriver à ce concept qui va bouleverser les jugements, car cette culture est franchement salvatrice de l'ordre, de la justice et de l'instauration de la juste mesure dans l'examen des dossiers.
La personnalité de la victime est un moyen propre à rendre justice avec parcimonie et mesure. «Dans cette affaire, si le président se penchait sur le comportement de la victime, le changement d'avis de la cour, serait autre. C'est un provocateur né. Il ne cesse de narguer ses adversaires, on n' a jamais su pourquoi et comment. C'est un cas d'espèce de gus à surveiller de près! Autrement, la même musique occuperait la plupart du temps imparti à la recherche de la vérité!», a dit, le visage noir de sueurs, nées du temps prédominant et de l'humidité ambiante, qui noie le littoral, le vieux, mais toujours lucide, plaideur. C'est alors que le juge, après s'être concerté avec ses deux conseillers, décida de convoquer les deux témoins pour la semaine prochaine.
Le report était le bienvenu, même cela coûtera, une détention d'une semaine!

De Quoi j'me Mêle

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