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Rojek, un documentaire canadien au cœur de Daesh

Comment faire un doc sur Daesh, tout en gardant sa distance avec les combats et la guerre, c'est le principe du documentaire canadien Rojek, réalisé et scénarisé par la Canadienne d'origine kurde Zaynê Akyol. Le documentaire est même affiché comme le représentant du Canada dans la course à l'Oscar du meilleur film international 2024, a annoncé jeudi Téléfilm Canada. Pour ce faire, la réalisatrice Akyol a passé 5 mois en territoire kurde syrien pour visiter les prisons où se trouvent des dizaines de terroristes de Daesh impliqués dans des crimes du groupe. D'origine kurde, la cinéaste s'est fait un point d'honneur pour réaliser le film et s'est dite honorée que son documentaire ait été choisi par le comité de sélection pancanadien. «Je suis encore sous le choc, j'ai l'impression que c'est irréel», a-t-elle lâché, lors d'une vidéoconférence. Son équipe devra toutefois attendre au 21 décembre prochain pour savoir s'il fera partie des 15 titres présélectionnés dans la catégorie de l'Oscar du meilleur film international.
L'annonce des films officiellement en nomination sera faite près d'un mois plus tard, soit le 23 janvier. La 96e cérémonie des Oscars, elle, sera diffusée le 10 mars 2024. La réalisatrice a raconté qu'il lui avait fallu «beaucoup de courage» pour produire le documentaire Rojek, qui est narré dans un mélange d'arabe, d'anglais, de français et de kurde. D'autant que le film est «exigeant» à regarder, a soulevé Zaynê Akyol. Il va à la rencontre de membres incarcérés de l'État islamique, et de leurs femmes détenues dans des camps-prisons, provenant des quatre coins de la planète et partageant un idéal commun: établir un califat. Confronté aux croyances fondamentalistes des djihadistes, le film tente de retracer le début, l'apogée et la chute de l'État islamique (EI) à travers leurs histoires personnelles. Ces conversations constituent le fil conducteur du documentaire au travers desquelles s'entrelacent diverses séquences décrivant le Kurdistan syrien d'après-guerre. «C'est un documentaire confrontant et qui parle d'enjeux internationaux, mais aussi de daesh, donc des djihadistes qui sont complètement endoctrinés. Et en tant que femme kurde qui se positionne face à eux pour discuter et essayer de comprendre cet endoctrinement-là, c'est quand même une approche osée. La cinéaste kurde Zaynê Akyol, avait en 2016 fortement impressionné le public de Visions du Réel avec Gulîstan, Land of Roses. Elle a envers eux un comportement dialectique, typique de ceux qui veulent comprendre avant de condamner. Leurs histoires prennent ainsi forme, cadrées par une mise en scène qui alterne la parole et les visages aux vues aériennes du paysage. Un regard inattendu sur une problématique politique contemporaine de grande portée et un film dont le sujet et la respiration produisent un objet cinématographique impressionnant. Rojek, qui est sorti en salles au Canada le 20 janvier dernier, a été produit par Audrey-Ann Dupuis-Pierre, Sylvain Corbeil et Zaynê Akyol de Metafilms.

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