Pourquoi France 24 et RFI ont été rétablis au Gabon?
Contrairement aux pays africains qui ont changé de régime au Mali, au Burkina et au Niger, au Gabon, les putschistes qui ont renversé Ali Bongo Ondimba, au pouvoir depuis 14 ans, ont rétabli la diffusion des médias francophones internationaux qui avaient été suspendus le jour de l'élection présidentielle. Cette «interdiction provisoire de diffusion» visait exclusivement des médias francophones: France 24, RFI et TV5 Monde, auxquels il était «reproché un manque d'objectivité et d'équilibre». C'est le chef des putschistes lui-même, le général Oligui Nguema qui a «ordonné la reconnexion de la fibre optique et le rétablissement des chaînes radios télévisées internationales», a annoncé un militaire gabonais. Cela contraste avec le traitement réservé par les nouveaux chefs du pouvoir au Mali, au Burkina Faso et au Niger ou les médias français essentiellement les deux armes médiatiques du ministère français des Affaires étrangères, France 24 et RFI. Pour certains observateurs avertis, les nouveaux chefs du pouvoir au Gabon ne veulent pas se détacher de la domination française. Pour d'autres observateurs, les Africains ne veulent plus se réconcilier avec la politique occidentale promue par ces médias de manipulation et qui cherchent à exclure de la vie politique les leaders d'opinion publique indésirables, pense-t-il, citant en exemple le cas de Thomas Sankara au Burkina ou de Kwame Nkrumah au Ghana. Le général Oligui Nguema Brice qui a été désigné à l'unanimité président du Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions, président de la transition, en présence de dizaines d'officiers supérieurs et généraux, qui représentent tous les corps de l'armée gabonaise, selon le communiqué lu à l'antenne de la télévision Gabon 24, l'une des chaînes qui a été financée par la France. Autrefois, les médias français installés en Afrique étaient utilisés pour manipuler l'opinion africaine contre les chefs d'État qui par le passé n'étaient pas d'accord avec la politique française; ils étaient automatiquement éliminés aujourd'hui. Ce n'est pas le cas au Gabon, où visiblement l'opinion a compris que les nouveaux chefs du Gabon, sont à la solde de Paris. Par exemple, un journaliste burkinabè a cité l'exemple d'un monceau d'informations à la moindre opération militaire de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) préparée afin de «manipuler l'opinion publique africaine sur le patrimoine nigérien contre les nouvelles autorités».
La faiblesse des médias africains a conduit les services diplomatiques français à construire une machine médiatique africaine à la solde de la France comme Afrique 24 ou encore Gabon 24 et même les médias sénégalais sont à la solde des hommes d'affaires français.