Le Nollywood africain en crise
Comme toutes les régions de la planète, le cinéma africain est en train d'être accompagné par des entreprises performantes pour se développer. Ainsi, les patrons des industries créatives africaines francophones et anglophones essaient de se structurer pour générer plus de revenus. Dans ce cadre, des Ghanéens et des Nigérians collaborent actuellement pour lancer un sommet africain du cinéma. Le premier sommet du cinéma africain est prévu pour se tenir du 14 au 16 novembre 2023. L'évènement est organisé par la National Film Authority of Ghana et les distributeurs nigérians FilmOne et Silverbird Cinema. D'après les premières annonces, il se déroulera au Mövenpick Ambassador Hotel et au Silverbird Cinema à Accra où des participants de tous les pays du continent et de toutes les corporations du cinéma seront présents. L'objectif est que l'Afrique en tant que continent s'attaque aux problèmes qui se posent dans le secteur du cinéma. Il est demandé aux partenaires cinéma du Nigeria et du Ghana d'accompagner tous les acteurs dans cette aventure. Contrairement au Nigeria, le Ghana n'est pas aussi avancé dans le cinéma. Le cinéma ghanéen dynamise la société et offre des perspectives futures, a notamment estimé Juliet Asante, directrice générale de la National Film Authority of Ghana. Le sommet devrait, notamment proposer des moyens de promouvoir les films locaux dans les cinémas africains. Les organisateurs ont déclaré que plus d'informations seraient fournies sur le contenu de l'évènement au cours des prochaines semaines. Le Nigeria pour sa part est considéré comme le plus important producteur en Afrique avec les productions audiovisuelles de Nollywood, le Hollywood africain. Mais ces dernières années, Nollywood est en perpétuel recul. 541 films produits au premier trimestre 2022 contre 280 au premier trimestre 2023. Réputé pour ses cinéastes prolifiques, Nollywood fait grise mine depuis maintenant plus d'une année avec une décroissance de 48,2%. Des chiffres qui rendent compte d'une véritable crise dans l'industrie du cinéma local. La situation s'explique par différentes raisons. La première n'est autre que la frilosité des institutions financières lorsqu'elles sont sollicitées pour des crédits. Beaucoup de cinéastes ont dû renoncer à leurs projets faute de moyens pour les concrétiser. Si elles ont la chance de voir le jour, ces réalisations n'atteignent pas des recettes dignes de ce nom en salles ou peinent à être rémunérées correctement sur des plates-formes comme Netflix. Ce dernier se réserve le droit d'attribuer un prix pour chaque oeuvre et les films nigérians sont souvent mal lotis faute de cahiers des charges alignés sur l'international. Sous-payés, les réalisateurs et leurs équipes n'arrivent pas à retomber sur leurs pieds et c'est d'autant plus dur que la piraterie cinématographique fait rage sur place.
Un rapport de la Banque mondiale a indiqué que seul un film sur 10 était vendu légalement dans les différentes villes du pays.