La chaîne libanaise Al Mayadeen dérange l’entité sioniste
Sur le front libanais, ce n'est pas seulement les armes qui dérangent, mais également les images. Après la chaîne qatarie Al Jazeera, l'entité sioniste a décidé de s'attaquer à la chaîne de télévision libanaise Al Mayadeen, proche du parti Hezbollah de feu Hassan Nasrallah. L'armée sioniste a saisi ses avoirs, y compris les sites Internet associés. Cette décision fait suite à une mesure similaire prise le 5 mai dernier, lorsque les autorités sionistes ont interrompu les émissions de la chaîne panarabe Al Jazeera, propriété du Qatar. En novembre dernier déjà, Al Mayadeen avait été interdite de diffusion en vertu de la loi d'urgence autorisant la fermeture de médias étrangers considérés comme une menace possible à la sécurité nationale, mais la mesure avait expiré en janvier. La fermeture de la télévision a été motivée par la réapparition, il y a environ deux semaines, de personnes identifiées comme des représentants de groupes de résistants. L'accusation fait référence à la présence de membres du Hezbollah à Majdal Shams, une ville druze du plateau du Golan, où, il y a quinze jours, douze enfants sont morts à cause du lancement d'une roquette depuis le Liban, alors qu'ils se trouvaient sur un terrain de football. Lors d'une correspondance avec Majdal Shams, la journaliste d'Al Mayadeen, Hanaa Mahamid, a déclaré que la roquette ne provenait pas du Hezbollah, mais d'Israël. Al Mayadeen a sévèrement réagi à la décision sioniste, en publiant un message sur X dans lequel elle accusait l'entité sioniste de mener une «attaque flagrante contre la liberté d'expression et de tenter de cacher la vérité». Dans le message, Al Mayadeen expliquait qu'elle avait couvert et rapporté «les atrocités sionistes à Ghaza, en Cisjordanie et dans d'autres territoires palestiniens occupés de longue date», bien avant l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023. Le message concluait que cette décision «est une attaque directe au coeur du journalisme, dont l'objectif fondamental est de révéler la vérité, d'informer le public et de démystifier la désinformation mondiale». Il faut dire que les médias propalestiniens sont systématiquement surveillés par l'entité sioniste. Après l'assassinat de Hassan Nasrallah, c'est toute l'arme médiatique du Hezbollah, Al Mayadeen, qui est menacée. La chaîne qui est dirigée par un ancien correspondant d'Al Jazeera, Ghassan Bendjeddou, au Liban était considéré comme le bras armé de Hassan Nasrallah et avait réussi à effacer la chaîne Al Manar qui était également financé par le Hezbollah. Son cachet moderne et ouvert avait donné plus de force et d'audience à la chaîne.