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Concevoir une deuxième indépendance nationale?

Les martyrs nous surveillent! Loin de toute idéologie populiste stérile, sans tambour battant, avec sagesse, l'Algérie change sa philosophie de développement en empruntant un autre chemin économique et culturel.
L'agriculture et la culture sont le moteur de tout sursaut qualitatif.
Quand un pays fait de l'agriculture son cheval de bataille, l'avenir de ses citoyens est assuré et fleurissant. N'oublions pas que nous sommes dans une nouvelle ère civilisationnelle et technologique où les sens même de l'agriculture et de l'agriculteur ont complètement changé. La concurrence mondiale a éclipsé définitivement le mode agricole traditionnel. Le monde de l'agriculture, ce n'est plus cette image de misère où le fellah avec son bétail, son âne et son mulet sont noyés dans l'eau d'un oued sortant de son lit ou dans une canicule qui souffle l'enfer.
L'image du fellah liée, dans notre imaginaire, aux romans des années 1950 jusqu'à 1970, à l'image de L'Incendie de Mohammed Dib; La Colline oubliée de Mouloud Mammeri; Le Fils du pauvre de Mouloud Feraoun; Le Vent du sud de Abdelhamid Benhedouga, est révolue ou presque.
Le monde s'est métamorphosé.
Les deux mégaprojets agricoles et agroalimentaires, signés entre l'Algérie et le Qatar, d'un côté, et avec l'Italie, de l'autre, est un modèle d'une coopération agricole moderne, un pas historique vers l'immunité alimentaire nationale.
La sécurité alimentaire est la soeur jumelle de la sécurité militaire. On ne va pas ni au paradis ni à la guerre le ventre vide.
OEuvrer pour une indépendance nationale dans le domaine des céréales et de l'agroalimentaire est l'indice d'une indépendance politique réelle et solide.
Une nation qui ne fabrique pas son pain de son blé poussant dans ses terres est une nation menacée dans son indépendance.
Une nation qui n'arrive pas à assurer le lait pour ses bébés et ses enfants, un lait provenant des mamelles des vaches qui paissent et ruminent paisiblement dans ses plaines, est une nation vouée à la dépendance, menacée par l'extinction et la disparition.
Avec un retard flagrant, enfin, voici l'Algérie qui avance doucement vers cette indépendance alimentaire et agroalimentaire couronnant ainsi celle de l'indépendance politique de 1962.
L'indépendance d'un pays n'est pas un discours bavard et creux ou une sorte d'excitation rhétorique orchestrée par une classe politique sans racines. L'indépendance, c'est l'art de défendre et de respecter la dignité du citoyen en lui assurant un toit, un pain et un livre.
Oui, l'Algérien renoue avec le rêve. Certes, ce n'est pas le paradis. Ce n'est pas non plus l'idéal. Mais le train du changement est, bel et bien, sur les rails.
L'indépendance ne signifie pas déclamer seulement l'hymne national Qassaman; elle est d'abord l'amélioration de la vie quotidienne du citoyen dont le père ou le grand-père a participé à la réalisation du bonheur de l'indépendance de 1962. L'indépendance, c'est manger de son blé moissonné de sa terre.
L'indépendance, c'est croquer une pomme de son pommier planté dans sa terre.
L'indépendance, c'est se vêtir de ce qui est tissé dans son métier à tisser!
L'indépendance, c'est habiter un immeuble construit par des mains algériennes, avec des matériaux locaux.
Les beaux discours politicards comme les prêches incendiaires des imams ne font pas manger le citoyen. Une page est tournée.
Quand un fellah, dans une dechra bien reculée, est heureux de sa vache graisse et de son olivier généreux, le poète dans sa bulle créative trouvera le mot juste et le poème fascinant.
Quand le citoyen est satisfait de son logement, le cinéaste recouvrera sa caméra et sa pellicule magique.
Quand l'ouvrier trouve son moyen de transport en commun, pour aller le matin au travail et pour rentrer chez lui le soir, le romancier repérera le bout du fil magique de la trame de son récit.
Le bonheur est un capital commun, un partage social.
Dès qu'on médite sur ces deux mégaprojets, dans l'agroalimentaire et dans l'agriculture, lancés dans notre Grand Sud longtemps oublié ou délaissé, cela signifie, sans doute, que le pays est dans une stabilité politique et sociale prometteuse.
Certes, le parfait est divin, mais voir ces start-up initiées par le génie des milliers de jeunes qui arrivent, avec une énergie inégalée, au marché du travail et de la création, tout cela est le signe du retour du rêve collectif.
Certes, l'idéal est divin, mais le rêve est permis. Et nous n'avons pas un autre choix que celui d'activer, tous ensemble, afin de créer, pour notre pays, une deuxième indépendance nationale.
«Tout est possible», disent les martyrs qui nous surveillent. 

De Quoi j'me Mêle

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