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L’Algérie d’en bas

Ce sont les experts qui le disent, donc c´est sérieux. D´après eux, l´Algérie ne devrait pas souffrir de la récente baisse des prix du pétrole, du fait que la loi de finances a été établie sur la base d´un prix du baril à 19 dollars.
En fait, la vérité est ailleurs: Si la chute des prix n´a aucun impact sur l´Algérie, c´est parce que les recettes pétrolières passent sous le nez des Algériens. Celle qu´on appelle l´Algérie d´en bas ne profite pas de l´envolée des prix. Pour eux, que le baril soit à 9 dollars, comme en 1999, ou à 70 dollars, comme en 2005, cela ne change rien.
Quand les caisses sont pleines, ce sont les gens du système qui en profitent, et quand elles sont plutôt vides, le peu qu´il y a, va dans la poche des mêmes privilégiés de la République. A croire que ce pays est la propriété des mêmes.
Lorsqu´il n´y avait que deux milliards de dollars dans les réserves de change, au milieu des années 90, le gouvernement s´était empressé d´augmenter le prix du litre de lait, soi-disant sur injonction du FMI, et lorsque, enfin, il y a un matelas de 70 milliards de dollars, on parle encore d´une hausse imminente du prix du lait. Sans aucune injonction du FMI, mais sous la pression des barons de l´import-import. Où voyez-vous le changement, messieurs les experts?
Rappelons, aussi, que ce fut à la même époque que le prix de la baguette de pain est subrepticement passé de un dinar à 10 dinars, soit une augmentation de 1000%.
Ce fut également à la même époque que le noyau dur des fortunes algériennes, celles qui sont actuellement en train de faire la pluie et le beau temps, se sont constituées, avec l´argent du Trésor public, en se voyant accorder les largesses de l´Apsi et autres structures de l´Etat, dont les fameuses enveloppes globales d´importation. Alors, lorsqu´on voit de loin en loin des articles de presse dithyrambiques sur les envolées des cours du brut, on ne peut s´empêcher de réprimer un rictus. Il y a là un problème de redistribution des richesses nationales, qui pose problème. Certes, il ne s´agit pas d´accorder à chaque Algérien un puits de pétrole, ce qui serait une utopie, mais de se demander pourquoi la ferveur populaire perd le nord dès qu´on entonne l´hymne du nationalisme pétrolier. Comment, en outre, parler d´embellie pétrolière au moment où, en ce début d´année 2007, la seule litanie qu´en entend est celle qui reprend le refrain des augmentations des prix: l´huile, le lait en poudre, l´électricité, les billets de train, et tutti quanti. Et voilà que les boulangers menacent de faire grève pour que le pain coûte plus cher.
Les augmentations de salaires, si parcimonieusement accordées dans le cadre d´une tripartite qui a plus fait dans le replâtrage politico-social, ont été répercutées avant l´heure dans les hausses des prix des produits de première nécessité. Quant aux légumes, toutes les explications se rejoignent. La pomme de terre restant en ce début d´année la reine des légumes sur presque tous les marchés du pays.

De Quoi j'me Mêle

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