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"Soufisme et musique sacrée, un Hymne à la pensée augustinienne"

«Le nombre, dit-il, s'insère dans la philosophie théologique car il s'inscrit pleinement dans la quête de Dieu pour nous signifier que musique et philosophie, et je rajouterai musique et soufisme, sont indispensables à l'ascension, à l'extase à la manière de Ibn Arabi et de Jalal al din al Rumi.» Rachida KALFAT

suite et fin
Selon Rachida Kalfat, Musique et al sofiya admettront qu'il y a plus qu'un pléonastisme, une coalescence entre elles avec la philosophie d'Augustin qui grâce à elle et aux philosophes du plotinisme a rencontré le «UN», DIEU. Cette façon de sérier la problématique me rappelle un souvenir vivace, du reste sempiternellement évoqué à travers l'expertise de Eva de Vitray-Meyerovitch sur le concert sprituel: «Le but doit toujours être, non pas le délice d'écouter de suaves mélodies, mais de saisir une allusion divine, comme le dit si bien Hallâj; la musique est éveil de l'âme, elle abolit la durée, car elle la fait se souvenir.
La même source n'est pas loin de penser que le Samâ' est un véritable office liturgique, participation mystique et mise au diapason d'un cosmos sacralisé où toutes choses célèbrent les louanges de Dieu: 'Et lorsque dans la danse des Mawlavî, les derviches, au son de la flûte de roseau (le ney,) s'élancent en tourbillonnant, c'est la ronde vertigineuse des planètes, de même que tout ce qui se meut dans la nature, qu'ils veulent symboliser.
Le maître de leur confrérie voyait l'univers tout entier s'associer à leur joie triomphale''.»
L'esprit clair, soutient Rachida Kalfat, aide l'adepte du soufisme à se décharger de toute ambiguïté du sens, théorie chère à Augustin, développée dans les Confessions au niveau de l'interprétation.
«L'absence de clarté pousse l'humain à interpréter» dira saint Augustin, cette démarche à son tour pousse les hommes, comme le reprendra Erasme par la suite en s'inspirant d'Augustin, pour interpréter les sens. Pour cela, il s'interroge. Or l'esprit clair est l'esprit qui s'interroge, c'est l'esprit du philosophe, c'est la définition même de l'initié, le mystique celui qui s'interroge et qui s'étonne. Obéissant à ce sofisme intellectuel pythagorique, Augustin soutient la même source, lie le religieux à la raison, le mysticisme au sacré et la musique à la science des nombres: «Nous avons donc inscrit Augustin dans ce soufisme de l'intellectuel qui fera de son De Musica un hymne à Dieu à partir de l'Harmonie et de la science des nombres. Le terme 'Numérus'' qu'il emploie a une portée philosophique et théologique à la fois. Il est cette mesure sonore intelligible et l'intelligible est ce qui est perçu par l'ouïe. Le nombre, dit-il, s'insère dans la philosophie théologique car il s'inscrit pleinement dans la quête de Dieu pour nous signifier que musique et philosophie, et je rajouterai musique et soufisme, sont indispensables à l'ascension, à l'extase à la manière de Ibn Arabi et de Jalal al din al Rumi.»
Particulièrement sûre de ce qu'elle avance, elle ira jusqu'à soutenir qu'en passant par toutes ces mesures du temps, Augustin pose cette réflexion de l'âme du monde qui obéit au nombre comme à l'harmonie céleste: «Il y a dans tout cela une coalescence avec ahl al sofiya au sujet de ce mouvement musical ascendant qui n'est autre que cette profondeur de sa vraie nature en adoptant ce mouvement intérieur vers une Harmonie qu'il doit retrouver à travers la musique.» Tout comme pour al Sofiya, souligne la même source, les soufis ont le génie du poétique: «La poésie ou le poétique, loin de toute fonction littéraire, est par son essence une attitude existentielle, une dimension de profondeur de notre intérieur, et je dirai que grâce au langage, d'où l'importance de nos mada'ih, elle donne accès à l'Etre, elle parle à l'invisible et à l'intériorité, par ce biais nous donne la définition du Sacré et la profondeur du mystère et son invisibilité chère aux soufis car liée au Sacré puisque sans le sacré il n'y a point d'existence.»
Le rythme fait silence dans l'acception philosophique de saint Augustin: «Le silence émis à ce sujet n'est pas une aporie mais une manière de nous signifier qu'il est conscient de ce pléonastisme et il est plus rationnel d'éviter d'en faire un état comparatif de la ressemblance car cela est inutile et d'une telle évidence et de nous confirmer à nous, dans notre doxa à nous, qu'il n'y a rien de dissemblant entre Soufisme et musique sacrée.»

De Quoi j'me Mêle

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