Une tragédie libyenne
Le bilan provisoire des inondations provoquées par la tempête Daniel, dans l'est de la Libye, est de plus de 5000 morts alors que de très nombreuses victimes sont encore portées disparues. Dans cette terrible tragédie qui survient quelques jours à peine après le séisme meurtrier qui a endeuillé le peuple frère marocain, c'est là une nouvelle épreuve qui interpelle l'ensemble des peuples du Maghreb arabe. La majorité des victimes des inondations en Libye se trouve dans la ville de Derna, au sud-est du pays. Mais un grand nombre d'autres villes et villages ont également été touchés par la catastrophe. C'est le cas, notamment, de Benghazi, Beyda, Al Marj et Soussa. Partout, les mêmes images de destruction et de désolation et les mêmes détresses de populations entières qui montrent que l'on est encore loin de mesurer l'ampleur du drame. Elle est telle que les autorités, de l'Est comme de l'Ouest, sont toujours dans l'impossibilité de donner un bilan exact, d'où les chiffres contradictoires, au fur et à mesure des efforts menés par les secours. Quelque 7000 familles sont restées bloquées dans les zones touchées, dans l'attente des opérations de sauvetage en cours pour les évacuer. L'Algérie a aussitôt mobilisé d'importants moyens humains et matériels pour soutenir activement les autorités libyennes dans leur mobilisation, partout où elle est nécessaire, tant les zones sinistrées se comptent par dizaines. Le gouvernement d'union nationale, basé à Tripoli et conduit par Abdelhamid Dbeibah, a décrété un deuil national de trois jours face aux graves conséquences de l'ouragan, pour les infrastructures comme pour les milliers de victimes. Quatre jours après les inondations meurtrières, le bilan demeure encore incertain et il est donc difficile d'évaluer les mesures nécessaires pour faire face à la tragédie, surtout que la dimension de la catastrophe dépasse les capacités du gouvernement et du Croissant-Rouge libyens à répondre aux multiples besoins humanitaires. Pour cela l'aide internationale et, en premier lieu, celle des pays frères et voisins est primordiale. C'est la raison pour laquelle l'Algérie s'est mobilisée, pour apporter son soutien «inconditionnel et illimité» au peuple frère libyen, cruellement éprouvé par ce sinistre qui vient s'ajouter à une situation de crise dont le pays souffre depuis 2011. L'espoir voudrait que les autorités de l'Est comme de l'Ouest, solidaires en cette dure épreuve, oeuvrent enfin d'un commun accord à sortir la Libye de ‘ornière politique dans laquelle elle se débat, en vain.