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Un brouillard tunisien

Comme si la crise économique ne suffisait pas, le climat politique est également morose en Tunisie où la rue vibre au rythme d'une étrange affaire judiciaire qui concerne une dizaine de personnalités politiques citées à comparaître devant le tribunal de grande instance de Tunis. Voilà des mois que les figures les plus en vue de la scène politique tunisienne défilent devant la justice mais, au final, il y a plus de bruit que de raison. Ces jours derniers, il n'est question que de l'affaire des 25, ainsi nommée parce qu'elle concerne tout un wagon de personnalités publiques convoquées au motif de chefs d'accusation a priori gravissimes puisqu'il est question d'association de malfaiteurs, complot contre la sûreté de l'État, intelligence avec des agents de puissances étrangères dans l'objectif d'atteindre diplomatiquement la Tunisie, offense au président de la République et faux et usage de faux. On peut citer parmi les mis en cause Fadhel Abdelkefi, ancien ministre de la Coopération internationale et actuel président du parti Afek, Hakim Ben Hamouda, ancien ministre des Finances et expert économique auprès de plusieurs instances internationales, Moufdi Mseddi, ancien secrétaire d'État chargé de la communication au sein de trois gouvernements précédents et d'un président de Parlement, Maya Ksouri, avocate et chroniqueuse politique, Sawsen Maâlej, célèbre comédienne, Nadia Akacha, ancienne cheffe du cabinet du président de la République Kaïs Saïed, Chahrazed Akacha, Malak Baccari, journalistes et de plusieurs autres hommes d'affaires. D'aucuns estiment que l'enjeu est de nature à maintenir l'opinion publique à la lisière des difficultés actuelles de la Tunisie, confrontée à un contexte socio-économique particulièrement difficile, et nombre d'observateurs sont persuadés que la montagne finira par accoucher d'une souris, le moment venu. Face à une inflation galopante et de multiples pénuries qui mettent à rude épreuve le moral des ménages, déjà fortement érodé par une longue période de confinement pour cause de Covid-19, il s'agirait donc d'un simple écran de fumée qui se greffe à un bras de fer, autrement plus sérieux, entre le mouvement Ennahdha de Rached Ghannouchi et ses alliés et le président Kaïs Saïed, résolu à en finir avec les moeurs dissolues qui ont caractérisé la gestion du pays pendant une décennie. À cette heure, le principal accusé est un certain Walid Balti, jadis proche de l'ancien président Moncef Marzouki puis du parti Attayar de Mohamed Abdou. Compte tenu du secret de l'instruction, il reste à attendre de savoir ce qui va résulter de tout ce brouhaha, tout en espérant que la Tunisie parvienne à transcender la crise actuelle pour conforter sa stabilité et sa quiétude. 

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