Rendez-vous au centenaire de l’indépendance
Il est des signes, qui peuvent paraître banals, mais qui participent au façonnement de l’idée que l’on se fait du développement de son propre pays. Il existe même dans la masse de ce que réalise une nation, des aspects invisibles, très éloignés des préoccupations quotidiennes des citoyens. Mais au final, ce sont ces «victoires cachées» qui feront dans le futur la fierté de ces citoyens. À plus forte raison, lorsque l’aboutissement d’une belle aventure parvient à susciter l’admiration de l’humanité. Il est vrai qu’au niveau du développement atteint par l’Algérie, on n’en est pas encore à impressionner le monde, mais il est certain que dans le domaine de la recherche spatiale, le rêve est permis. Et pour cause, l’on voit des pays, indépendants dans le courant des années quarante, disposer de leurs propres lanceurs de fusées, de leur station orbitale et l’un d’eux, l’Inde en l’occurrence, a posé un engin sur la face cachée de la lune. Ces succès sont d’autant plus impressionnants qu’ils demeurent à portée d’un pays comme l’Algérie. Le propos n’est certainement pas de faire dans la démagogie. Et ce n’est pas en faire que d’espérer le meilleur pour son pays. Dans le cas de figure de la conquête spatiale, l’humanité est à ses premiers balbutiements. La science spatiale tâtonne. Les chercheurs des plus grands laboratoires en sont encore à émettre des hypothèses.
Plus que toute autre discipline scientifique où l’écart avec le monde développé est phénoménal, celle qu’exercent les ingénieurs de l’Agence spatiale algérienne est véritablement à portée de leur connaissance. On peut en avoir pour preuve, les exemples chinois et indiens. Le développement de cette filière scientifique de pointe est fonction de la formation d’une élite scientifique. L’Algérie dispose déjà d’un « régiment » de grands scientifiques qui travaillent présentement à l’Asal. Ils ont conçu les six satellites, actuellement en orbite, fournissant des informations précieuses aux agriculteurs, aux pétroliers et autres professionnels algériens. Ces têtes bien pleines n’ont rien à envier aux cerveaux américains, français, chinois ou indiens. Ce qui leur manque tient à une volonté politique de donner au programme spatial national tous les moyens dont il a besoin pour faire émerger le génie algérien. De là à ce que le pays réalise son propre lanceur de fusée ou sa station orbitale, beaucoup d’eau aura coulé sous les ponts. Donnons-nous rendez-vous au centenaire de l’indépendance…