Renaissance diplomatique
Aphone et atone durant une décennie, la diplomatie algérienne retrouve son tonus, sa vivacité. Elle captive. Mettant à profit la 78e session de l'Assemblée générale des Nations unies à New York, le président Abdelmadjid Tebboune a marqué son passage à la tribune de l'ONU par un discours réaliste et audacieux salué à travers l'Afrique et le Monde arabe.
Par un heureux hasard, le discours du président de la République a coïncidé avec la célébration du soixante-cinquième anniversaire de la création du Gpra. Le 19 septembre 1958, par une conférence de presse tenue au Caire, Ferhat Abbas, annonce la dissolution du CCE et la création du Gpra (Gouvernement provisoire de la République algérienne), tandis que Krim Belkacem l'annonce à Tunis. Le premier acte diplomatique du Gpra est de dénoncer dès le lendemain de sa création, à l'ONU, le référendum annoncé par le général de Gaulle.
Dans son intervention le président Tebboune a souligné la légitimité de la place prépondérante acquise par la diplomatie algérienne et son droit d'aspirer à la confiance et au respect de la communauté internationale. Le président Tebboune a réaffirmé l'attachement de l'Algérie au respect des droits et libertés. Comme par le passé la détermination de l'Algérie ne s'érodera jamais à poursuivre ses efforts pour concrétiser ses objectifs dans la vie des peuples du monde. Il s'agit plus particulièrement des peuples arabes et africains. L'Algérie a désormais l'avantage de plaider ces causes du haut de la tribune de l'ONU en sa qualité de membre non permanent du Conseil de sécurité des Nations unies qu'elle aura à présider durant la période 2024-2025. Une présidence très attendue par les pays africains dont elle sera le porte-voix. Légitimement ambitieuse, la diplomatie algérienne place la barre plus haut souhaitant ratisser très large durant cette présidence. Les dividendes politiques et diplomatiques sont nombreux. L'Algérie siègera aux côtés des membres les plus influents du Conseil de sécurité, ceux-là mêmes qui régentent le monde. En occupant ce poste, durant une année en tant que présidente, l'Algérie jouira d'une position privilégiée sur de nombreux dossiers cruciaux.
La question palestinienne, le Sahara occidental, les crises au Niger, en Libye, au Mali et au Soudan etc. Le poste donnera de la visibilité pour notre action diplomatique, lui permettra de mieux expliquer ses positions, de pratiquer son lobbying. C'est un levier capital pour l'Algérie qui aura ainsi l'opportunité de peser dans le système international et de se poser en phare pour le reste des pays africains.