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Par-delà la Françafrique

La Françafrique est un terme créé par des intellectuels français, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, pour qualifier le contexte actualisé d’un empire colonial moribond. Il s’agissait, alors, d’un espace à travers lequel Paris continuait à imposer son diktat sur tous les plans, politique, militaire, économique et même, dans une certaine mesure, ethnique et religieux. Pour cela, des « liens » affichés ou secrets étaient tissés entre des personnalités françaises et des « dirigeants » africains, tributaires de codes et de finances occultes. Il s’agissait là, bien évidemment, d’une stratégie unilatérale à laquelle devaient souscrire, bon gré mal gré, les hommes politiques des pays sous domination pour pouvoir espérer l’accession à une parcelle du pouvoir. Au cours de sa dernière visite dans quatre pays africains, le président français Emmanuel Macron a annoncé, depuis la première étape gabonaise du périple, la « fin de la Françafrique », tout en promettant que son pays cherche, désormais, à être « un interlocuteur neutre, dont le rôle est de ne pas s’immiscer dans les politiques intérieures » des États africains. Nombreux sont les observateurs qui ont, aussitôt, exprimé leur scepticisme, assurant qu’il ne s’agit là que d’un leurre et que Paris s’efforce de contourner l’hostilité, de plus en plus manifeste, des peuples anciennement colonisés pour pratiquer une ingérence plus discrète. Certains vont même jusqu’à reprocher à la France de « vouloir écrire seule l’histoire de l’Afrique », alors que la revendication principale des populations concerne leur droit à la souveraineté et au développement. Cette aspiration étant tributaire d’une coopération mutuellement bénéfique, les regards africains se sont tournés vers la Chine, la Russie, la Türkiye mais aussi l’Allemagne et le Canada. Est-il vraiment besoin d’expliquer pourquoi ? Les raisons en sont toutes simples. Ainsi, la France se découvre à la traîne, même par rapport à de nouveaux venus comme le Japon et l’Inde, et c’est cette situation qui a poussé le président Macron à changer son fusil d’épaule. En brandissant un discours soft, il ne parvient pourtant pas à convaincre de sa bonne volonté dont rien ne dit qu’elle n’est pas sincère, sinon la triste réalité à laquelle sont confrontés, dans leur vécu, les peuples jadis colonisés. Ceux-ci ont des doutes légitimes et pensent que les puissances occidentales ne renoncent jamais au système colonial qu’elles s’efforcent de maintenir en l’état. Les interventions militaires n’ayant plus d’effets, leur but, aujourd’hui, est de légitimer une popularité perdue. 

De Quoi j'me Mêle

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