Les larmes des crocodiles
La mort, vendredi, à El Qods-Est illégalement occupée par l'entité sioniste, de 7 colons juifs ultraorthodoxes, près d'une synagogue, et une attaque menée par un enfant de 13 ans, dans la même zone, hier, interviennent au lendemain des meurtres planifiés par l'armée sioniste de neuf Palestiniens à Jénine, en Cisjordanie occupée, où de tels assassinats sont devenus quotidiens, depuis de nombreux mois. L'année 2022 aura été la plus meurtrière en Cisjordanie occupée, depuis la fin de la Seconde Intifada (le soulèvement palestinien entre 2000 à 2005). Le nombre de Palestiniens tués depuis la création de l'entité sioniste a de quoi semer l'effroi mais la communauté internationale se complaît, année après année, à «déplorer», quand elle ne se limite pas à «appeler à la retenue» en lorgnant du côté palestinien! Un comble. Les commentaires entendus hier en disent long sur ce deux poids,deux mesures qui régit les relations internationales et, plus particulièrement le conflit en Palestine occupée.
Rien qu'en 2022, l'armée sioniste a tué 200 Palestiniens et, déjà, en 2023, on en compte 32 qui ont été victimes de sa barbarie, nombre d'entre eux étant des enfants martyrs. Aussi, ne doit-on pas être surpris d'entendre les Etats-Unis et le Royaume-Uni qualifier d' «épouvantable» la mort des colons extrémistes, un sentiment partagé par la France qui juge «effroyable et abjecte» cette attaque tandis que le chancelier Olaf Scholz se dit «profondément bouleversé» et assure que «l'Allemagne est aux côtés d'Israël». Dire qu'ils s'étonnent, ensuite, de la réserve des peuples d'Afrique et d'Asie face à leur volonté de les embrigader dans une guerre qui n'est pas la leur, en Ukraine notamment.
On aurait souhaité les entendre davantage et, surtout, de manière moins «feutrée», face à l'avalanche de raids subis par la population palestinienne, en Cisjordanie et à El Qods-Est, où les manoeuvres de judaïsation de la ville sainte musulmane et chrétienne s'intensifient sans cesse. Il semble que là, les pays occidentaux, si prompts à donner des leçons de droits de l'homme et de démocratie sur tous les continents, ont tendance à ne voir que ce qui leur convient. Pourtant, ils savent mieux que quiconque que l'armée sioniste a mené plus de 2000 raids en 2022, pour la plupart à Jénine et Naplouse, et ils savent aussi que le 11 mai de cette même année, la journaliste Shireen Abu Akleh a été sciemment exécutée par un sniper de l'armée sioniste pour juguler le récit du martyre palestinien. Face à cela, le silence est de règle. Tel est le droit international que dicte la doctrine impérialo-sioniste.
