{{ temperature }}° C / {{ description }}

Cité introuvable.

Les dés émiratis

Entre les Emirats arabes unis qui viennent d'ouvrir, hier, leur ambassade auprès de l'entité sioniste, et l'Arabie saoudite, rien ne va plus. Depuis qu'ils ont pris leur distance avec la coalition engagée au Yémen, sous la conduite de Riyadh, les relations ont commencé par tiédir, avant de geler progressivement. Très attachés à la politique de l'ancienne administration américaine de Donald Trump, au point de rallier la normalisation avec Israël, sans aucune contrepartie avouée, les Emirats ont donné plusieurs signes de leur détermination à tourner la page d'une alliance stratégique avec le royaume saoudien dont la protection n'est plus nécessaire. Ils se sont rapprochés de la Syrie, puis de l'Iran, au lendemain de leur retrait militaire au Yémen. Lundi dernier, ils ont claqué la porte de la réunion de l'OPEP et de l'OPEP+ qui, après plusieurs reports successifs, ne sont pas parvenus à un accord sur les niveaux de production, à compter du mois d'août, Abou Dhabi réclamant une augmentation substantielle de son quota pour faire face à de «nouveaux besoins». Or, les maîtres du jeu, au sein de ces deux organisations sont, on le sait, l'Arabie saoudite, côté OPEP, et la Fédération de Russie, côté OPEP+. Il semble donc que les aspirations émiraties ont été déçues par la position saoudienne qui, en d'autres temps, aurait, sans nul doute, pesé dans le sens d'une satisfaction de son allié au sein du Conseil de coopération du Golfe. Devenu une coquille vide, le CCG tiendra-t-il encore longtemps, face aux coups de boutoir portés par plusieurs puissances régionales et internationales? Il semble que non et l'Arabie saoudite en a pris conscience, au point qu'elle s'efforce, elle aussi, de se rapprocher de la Syrie et l'Iran, passant outre les vieux antagonismes. De leur côté, les Emirats ont pris suffisamment d'assurance, au lendemain de la normalisation avec l'Etat sioniste, sous la férule de Trump et de son gendre-conseiller, pour menacer de claquer la porte de l'OPEP. Persuadé que le futur se joue, désormais, avec l'Etat hébreu où ils vont investir des dizaines de milliards de dollars, ils ont tourné la page du romantisme arabe mais se découvrent orphelins du clan Trump et de ses promesses. Du coup, les voilà confrontés à une irritation saoudienne, de plus en plus perceptible, Riyadh voyant d'un mauvais oeil les ambitions croissantes de son ancien allié qui croit trouver en Israël un parapluie plus solide. Pari audacieux, voire insensé, mais, au pays des émirs, on aime bien jeter les dés au moment où personne ne s'y attend guère.

De Quoi j'me Mêle

Placeholder

Découvrez toutes les anciennes éditions de votre journal préféré