La présidentielle et la guerre des réseaux
A quelques jours de la convocation du corps électoral pour l'élection présidentielle du 7 septembre prochain, le climat politique national est plutôt serein. Le mot «boycott» ne revient dans aucun discours, la mobilisation partisane va crescendo et les médias du pays accompagnent la montée en puissance d'un discours politique rassembleur, malgré les nuances idéologiques qui traversent la scène partisane. Il y a dans l'attitude des uns et des autres motif à satisfaction, en ce sens que l'Algérie donne d'elle l'image d'un pays qui se prépare à une échéance électorale majeure dans une grande sérénité, avec un personnel politique conscient des enjeux et un électorat qui mesure l'importance du moment. Même si la majorité silencieuse se tient en dehors des préparatifs qui occupent les instances des partis, elle aura, à n'en pas douter, un rôle déterminant à jouer dans le processus qui s'enclenche dans le meilleur des climats. Tout ce qui s'édifie, depuis l'annonce par le président de la République de la date de la présidentielle, n'aura de sens qu'à la soirée du 7 septembre, lorsque le taux de participation sera connu. Acteur central de l'enjeu électoral, le peuple donnera, le jour J, son diagnostic de l'état de santé de la démocratie algérienne. L'ensemble de la classe politique devra se plier au verdict des électeurs. Non pas seulement par rapport aux scores réalisés par les candidats à la magistrature suprême, mais surtout au taux de participation au scrutin. Le peuple notera sa classe politique sur son discours, ses pratiques, sa crédibilité.... Bref, il dira si elle le mérite ou pas. Il reste qu'en cas d'abstention importante l'enseignement à trier par le personnel politique sera de travailler plus pour améliorer le rendement démocratique du pays. Mais l'option d'une participation record des électeurs ne doit pas être écartée, pour la simple raison que c'est l'objectif ultime du long processus entamé en 1988 et toujours pas encore atteint.
En tout état de cause, on ne peut parler d'échec, quel que soit le scénario de la prochaine échéance politique. L'entame de l'opération est déjà une magnifique réussite et une victoire contre les forces du désespoir. Des Algériens croient en leur démocratie. C'est là un excellent début. Cependant, le processus se doit de continuer. Le pays doit aligner d'autres victoires. Celle de la participation en est une. Mais pour l'emporter, il faut vaincre les voix du chaos qui utilisent les réseaux sociaux pour fragiliser les consciences. La guerre des réseaux, celle qu'on qualifie de 4e génération, sera dure et féroce. Les patriotes doivent la gagner...