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La haine est coloniale

«Personnellement, je distingue la majorité des Français de la minorité de ses forces rétrogrades et je n’insulterai jamais votre pays.» Dans cette phrase, prise de l’entretien qu’il a accordé au quotidien français l’Opinion, on mesure le sens des responsabilités historiques qui pèsent sur les épaules du président Tebboune. L’homme dévoile une position «personnelle». C’est donc en citoyen algérien qu’il exprime un sentiment qu’il partage, sans aucun doute, avec des millions de personnes parmi ses compatriotes. Abdelmadjid Tebboune ne pardonnera jamais au système colonial toutes les horreurs commises en Algérie durant 132 années. Il sait faire la part des choses et distinguer le tueur du citoyens français honnête. Il ne charge en aucune manière la génération actuelle. Il n’exige pas d’excuses. Il n’a aucune intention d’insulter un peuple pour le mal commis par une minorité de ses ancêtres.
L’Algérie n’a pas besoin d’excuses. Ses enfants se sont battus pour se libérer du joug colonial au prix de 5,6 millions de martyrs. Des Algériens ont été gazés, affamés, d’autres brûlés au napalm et d’autres encore torturés jusqu’à ce que mort s’en est suivie. Abdelmadjid Tebboune, comme tous les Algériens, n’oubliera jamais ce douloureux passé humiliant pour ce peuple si fier. Mais il n’a jamais été question de responsabiliser l’ensemble de la société française. «Je n’insulterai jamais votre pays», a dit le président de la République. Cette déclaration répond aux accusations proférées en France à l’endroit de l’Algérie qu’on accuse de vivre de la rente mémorielle. La vérité est que les Algériens ont fait leur deuil de leurs martyrs. Ils les célèbrent non pas pour revivre la guerre de Libération nationale, mais pour se souvenir de leurs sacrifices, de la déclaration de Novembre 1954 qui annonce l’émergence d’un État social et démocratique. Les Algériens ne sont pas dans le ressentiment. Ils ont réglé leurs dettes, ne doivent rien à personne et fournissent une aide précieuse à d’autres sociétés fragiles. Ils luttent aux côtés des peuples encore opprimés. Ils sont très loin de cette rente mémorielle. Et c’est justement cette attitude débarrassée de toute haine à l’endroit du peuple français qui inquiète les tenants de l’extrême droite française. Ceux-là tentent de vendre une fausse image de la colonisation. Ils n’ont pas digéré la perte de l’Algérie et vivent dans la hantise de perdre toute crédibilité auprès des Français. Les Zemmour, Le Pen et consorts ont besoin de consulter des psychiatres.

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