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L’heure des déluges

Ville martyre, Derna est plongée dans la désolation après le passage de la tempête Daniel qui a décimé cette localité côtière à l'Est libyen. Les chiffres se bousculent par milliers et la comptabilité macabre se poursuit toujours. Aurait-on pu éviter cette tragédie? Les survivants et des organisations internationales pointent du doigt une mauvaise gestion des autorités occupées à conter les conséquences du chaos politique dans lequel a été plongé le pays depuis l'assassinat du Guide El Gueddafi en 2011. Des pouvoirs publics affaiblis et une mauvaise gouvernance conduisent nécessairement à un pareil résultat. La plupart des victimes «auraient pu être évitées», a estimé jeudi le patron de l'Organisation météorologique mondiale, Petteri Taalas, lors d'un point de presse à Genève, pointant du doigt la désorganisation liée à l'instabilité politique. Aux yeux d'autres observateurs, cette analyse est tronquée, car il faut remonter à l'origine de cette faiblesse des pouvoirs publics dans ce pays. Ils estiment que la responsabilité incombe aussi aux pays de l'Otan qui ont été à l'origine du chaos politique en Libye et donc de la faiblesse des autorités dans ce pays. Entre les deux thèses en confrontation, une troisième analyse avance catégoriquement que la tragédie est inévitable. Ses effets auraient pu être réduits mais elle était inévitable. Des experts du changement climatique ont établi un lien entre le désastre qui a frappé cette région de Libye et les effets d'une planète qui se réchauffe. Toute la planète vit un dérèglement climatique dont nous subissons les effets directs. À se fier aux dernières études publiées par l'Agence américaine d'observation océanique et atmosphérique (Noaa), l'humanité est entrée de plain-pied dans l'époque des déluges. La crue soudaine en Libye fait suite à un phénomène météorologique rare mais destructeur, dont les scientifiques pensent qu'il va s'intensifier dans un monde en réchauffement. Ils appellent ce phénomène le «medicane». Ce terme utilisé régulièrement par les météorologues est formé des mots «Méditerranée et «ouragan» («hurricane» en anglais). Les «medicanes» sont semblables aux ouragans et aux typhons, mais ils peuvent se former au-dessus d'eaux plus froides. Selon les scientifiques, ils ont tendance à se former à l'automne lorsque la mer est chaude, généralement dans la Méditerranée occidentale et dans la région située entre la mer Ionienne et la côte nord-africaine», explique Suzanne Gray, professeur au département de météorologie de l'université de Reading. Le phénomène risque de se répéter et c'est l'heure des déluges. Que Dieu préserve l'humanité. 

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