Équilibre!
Le chef de l'Etat s'est rendu avant-hier à Khenchela pour être près des réalités. Il a été ainsi question de constater de visu l'état du développement local et ce qui a trait à la gestion des affaires publiques, notamment celles en lien direct avec les préoccupations du citoyen.
Quel que soit le nom de la wilaya, sa vocation ou son histoire, la démarche émane, selon toute vraisemblance, du souci de ne pas se fier aux rapports lénifiants qui peuvent parvenir des autorités locales. Les exemples de faux bilans et de fausses statistiques transmis au niveau central sont légion. Tout comme sont légion les fausses évaluations de projets que des citoyens attendaient depuis de longues années. Autant dire que les visites présidentielles servent surtout à secouer le cocotier de la gestion des affaires locales. Elles permettent aussi de démasquer ceux qui falsifient les faits pour tromper les instances d'évaluation. De telles pratiques sont très nuisibles quand elles viennent à s'ancrer dans les moeurs de l'administration et dans la gestion des affaires de la cité. Plus grave encore quand, à cause de répartitions malsaines des richesses et des projets, un sentiment d'injustice envahit des groupes sociaux qui se sentent lésés au vu du faible niveau de développement en vigueur dans leur région. Un tel sentiment risque d'avoir de lourdes conséquences sur la cohésion sociale. A Khenchela, le chef de l'Etat a parlé de la nécessité de «rattraper le grand retard accusé en termes de développement dans cette wilaya». D'où l'annonce présidentielle d'un nouveau programme de développement. Il va ainsi sans dire que la bataille du développement n'est pas gagnée d'avance dans certaines contrées. Ces dernières attendent encore des projets structurants et des infrastructures de base pour enclencher des dynamiques de développement en adéquation avec les efforts et les financements engagés. Mais plus que cet objectif, la priorité semble celle d'éliminer tout signe de disparité régionale en parvenant à un développement équilibré. Et qu'aucun Algérien, à l'est, à l'ouest, au sud ou au nord, ne doit sentir une fracture régionale. Sans doute que tous les territoires ne peuvent pas prétendre à un même niveau de développement. A chaque espace ses potentialités et à chaque contrée ses limites. Et l'Etat a pour devoir d'oeuvrer pour l'essor de toutes les régions, sur fond de justice et d'équilibre régional. En plus donc d'oeuvrer à rattraper le retard en matière de développement dans certaines région, la gestion des territoires obéit également au souci de l'équilibre régional. Un rempart contre tout sentiment d'injustice ou de préjudice.