Chantage à l’aide
Pressé par le président américain Joe Biden, en mai, pour permettre l'entrée de camions d'aide humanitaire, sous contrôle de l'armée sioniste, le président Al-Sissi n'a pas cédé. Les Etats-Unis et Israël sont revenus à la charge, dimanche, avec une réunion au Caire des chefs du renseignement pour la réouverture du passage crucial dont a cruellement besoin la population palestinienne martyre mais où l'armée sioniste procède à un inventaire aussi minutieux que sélectif, malgré la récente ordonnance de la Cour Internationale de Justice qui lui a ordonné un cessez-le-feu immédiat et un acheminement sans entrave de cette aide. Mais Israël continue, non seulement, à bombarder chaque jour Rafah et ses environs, y compris les camps de déplacés où son armée commet des crimes effroyables, mais il refuse le retrait du passage de Rafah et plus encore de Ghaza. La réunion a pris fin, selon Al Qahera-News, sans aucune indication sur le résultat. Ce qui laisse supposer que les Etats-Unis et Israël ont tenté les mêmes «propositions», à savoir une aide internationale sous contrôle de l'armée sioniste d'occupation. Le refus du Caire était pourtant prévisible, malgré les pressions et le chantage de l'administration Biden qui a besoin de redorer le blason du président-candidat à l'élection de novembre prochain. Washington est aux abois dès lors qu' une partie de l'électorat démocrate clame sa colère et son rejet de sa politique de soutien inconditionnel à la barbarie sioniste. Depuis l'entrée de l'armée sioniste, le 7 mai, à Rafah où les exactions ont pris une dimension extrême, l'Égypte a stoppé le défilé des camions d'aide malgré les accusations d' Israël et des Etats-Unis d'être responsable du blocage. Les dirigeants égyptiens ont signifié, à juste titre, que le passage est palestinien et qu'ils ne reprendront la coordination de l'acheminement de l'aide qu'avec les instances internationales et les autorités palestiniennes concernées. Le «haut responsable» égyptien, cité par Al-Qahera News, a indiqué dimanche soir la «fin de la réunion tripartite au Caire, rassemblant la délégation sécuritaire égyptienne et les délégations des Etats-Unis et d'Israël du fait que l'Égypte a maintenu son exigence «d'un retrait israélien du côté palestinien du passage de Rafah pour une reprise de ses activités», laissant à Israël «l'entière responsabilité du blocage» actuel. Ghaza pourrait, dans ces conditions, recevoir dans l'immédiat quelque 350 camions d'aides, même si les besoins effectifs et quotidiens se chiffrent à plus de 500 camions. Mais la catastrophe majeure dénoncée par l'ONU ne tourmente ni Israël ni les Etats-Unis et leurs manoeuvres démontrent que la CIJ et la CPI ne font nullement partie de leurs «préoccupations».