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Algérie- Chine: le sens de l'Histoire

En cette matinée du 25 octobre 1971, un tonnerre d'applaudissements retentit à Manhattan dans la salle de l'Assemblée générale de l'ONU. La République populaire de Chine venait de reprendre son siège au sein de cette organisation dont elle a été exclue depuis 1949. Les membres de la délégation chinoise rayonnaient de joie, la planète amorce un grand virage de son Histoire polico-diplomatique et l'Algérie était à la manoeuvre.
La demande du retour de la Chine aux Nations unies a été l'une des premières manifestations de l'Algérie indépendante dans le concert des nations. En 1963, déjà le représentant permanent de l'Algérie à l'ONU, Chanderli avait planté le décor. Pour plaider le retour de la Chine aux Nations unies, il n'a pas usé de discours pompeux et vide. Le flambant diplomate a résumé la situation par cette cinglante phrase:«Kafka n'aurait pas mieux imaginé dans le domaine de l'absurde», ajoutant qu' «on ne saurait se réjouir des premiers pas timides vers une détente» en l'absence de l'ONU. de la République populaire chinoise, «c'est-à-dire de la vraie Chine, de la Chine des héros de la Longue Marche». L'Algérie a toujours clamé qu'elle a des principes immuables en matière de politique étrangère et ce n'était pas d'un discours de circonstance pour plaire. Il s'agissait de positions sérieuses et de convictions assumées devant la communauté internationale. Cet épisode en est la preuve éclatante.
Certes, il y avait une conjoncture politique favorable. À la fin de 1970, les relations entre Washington et Pékin se sont réchauffées grâce à la realpolitik du monstre sacré de la diplomatie américaine Henry Kissinger. La rupture sino-soviétique avait atteint son paroxysme en 1969. Mais encore fallait-il avoir le flair diplomatique pour lire, avec précision, le sens de l'Histoire. Encore fallait-il savoir surfer sur le schisme entre Pékin et Moscou, sans heurter le premier et contenter le second. La Chine comme l'Urss étaient des alliés de l'Algérie combattante et des soutiens de l'Algérie indépendante. Pour « la cause chinoise», elle s‘est investie d'abord sur le continent africain où elle a tissé des liens politiques étroits. C'était l'époque des accords économiques et commerciaux, c'était l'ébauche de la route transsaharienne et de plusieurs liaisons aériennes et maritimes. Alger deviendra ce qu'on appelle «la Mecque des révolutionnaires». Au niveau européen et asiatique, l'Algérie avait conduit une intense activité pour rallier un maximum de pays à la cause de Pékin à l'ONU et faire sauter le verrou américain. L'Algérie de Boumediene, aidée par son ministre des Affaires étrangères de l'époque, Abdelaziz Bouteflika, a brillamment réussi ce challenge puisque le 25 octobre 1971, la République populaire de Chine reprend officiellement son siège à l'ONU que lui avait pris le Taiwan. 22ans plus tôt.

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