Le pétrole démarre la semaine à plus de 82 dollars
Le baril efface ses pertes
Le Brent, premier standard international pour la fixation des prix du pétrole, affichait 82,12 dollars, hier, à 14h00.

Les prix du pétrole ont-ils retrouvé leur «punch»? À voir la manière dont ils ont entamé la semaine, on serait tenté de répondre par l'affirmative. Ils étaient en nette hausse, hier, effaçant du coup les pertes importantes enregistrées la semaine passée.
À 14h00, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier, progressait de 1,51 dollar pour s'afficher à 82, 12 dollars. Son équivalent américain, le West Texas Intermediate, avançait de son côté de 1,35 à 77,24 dollars.
Les cours de l'or noir étaient, notamment poussés par les attentes du marché d'une annonce de l'Arabie saoudite sur son niveau de production pour 2024 à l'approche de la réunion de l'Opep+ qui doit se tenir le 26 novembre prochain à Vienne en Autriche.
L'Opep+ va réfléchir à la possibilité de baisser à nouveau son offre de pétrole lors de sa prochaine réunion à la fin du mois après la chute de près de 20% des cours du brut depuis fin septembre, ont confié à l'Agence Reuters trois sources au sein de l'alliance réunissant l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et ses alliés dont la Russie.
Le pétrole brut se redresse, «les spéculations sur une éventuelle extension des réductions de production par l'Opep (l'Organisation des pays exportateurs de pétrole) ayant permis d'atténuer la récente chute des cours», notait Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote. Le prix du baril de Brent a chuté sous la barre des 80 dollars après avoir atteint un pic annuel en septembre, à 98 dollars.
Les inquiétudes concernant la demande et un éventuel excédent de l'offre l'année prochaine font pression sur les prix, malgré les baisses d'approvisionnement du marché déjà décidées par l'Opep+ et le conflit israélo-palestinien au Proche-Orient, soulignaient les experts de Reuters.
L'Arabie saoudite et la Russie ont effectivement décidé de prolonger leurs coupes volontaires de production et des exportations concernant environ 1,3 million de barils par jour jusqu'à la fin de l'année.
L'Arabie saoudite va continuer de réduire sa production de pétrole d'un million de barils par jour (bpj) pour «trois mois supplémentaires», d'octobre à décembre 2023, maintenant sa stratégie visant à soutenir les cours du brut, avait annoncé, le 5 septembre dernier, le ministère saoudien de l'Énergie. Une mesure à laquelle se sont joints les Russes.
La Russie maintient la réduction de ses exportations de pétrole de 300000 barils par jour jusqu'à la fin 2023, avait indiqué pour sa part le vice-Premier ministre russe, Alexandre Novak. Il faut rappeler aussi que l'Opep et ses dix alliés dont la Russie avaient réduit leur production de 2 millions de barils par jour en octobre 2022, avant de récidiver le 3 avril 2023 avec une coupe supplémentaire de 1,6 million de barils par jour jusqu'à la fin de l'année en cours.
Une source de l'Opep+ vient de déclarer, sous le sceau de l'anonymat, que les réductions existantes pourraient ne pas être suffisantes et que le groupe analyserait probablement le bien-fondé d'éventuelles mesures supplémentaires lors de la réunion du 26 novembre.
Deux autres sources de l'Opep+ ont déclaré que des réductions plus importantes pourraient être discutées. «Il n'est pas agréable de voir que la volatilité du marché est plus grande avant la prochaine réunion alors que les fondamentaux restent solides dans l'ensemble», a confié l'une des sources de l'Opep+ ajoutant: «Il est probable que les ministres expriment des idées sur ce qu'il faut faire de plus pour garantir une tendance stable.».
La réunion de dimanche prochain débouchera-t-elle sur une éventuelle baisse de sa production des «23», vu la chute actuelle des prix? «Tout ce que je peux dire pour l'instant, c'est que nous continuons à surveiller quotidiennement les fondamentaux de l'offre et de la demande. Et lorsque les ministres se réuniront à Vienne, ils examineront tout cela et prendront les mesures qui s'imposent», avait déclaré le secrétaire général de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole, Haitham al-Ghais lors de l'«Argus European Crude Conference» qui s'est tenu dernièrement à Londres.
Le suspense est maintenu et le «secret» bien gardé...