Le pétrole termine la semaine sous 72 dollars
Le baril broie du noir
Le Brent de la mer du Nord a fini sur une baisse de 94 cents à 71,84 dollars.
C'est la déprime. Les cours de l'or noir qui avaient clos la semaine qui s'est achevée le 22 novembre sur une hausse significative, qui les a rapprochés des 75 dollars pour le Brent, ont terminé celle qui a pris fin vendredi dernier sur une baisse significative. Il faut savoir que cette baisse de forme s'est esquissée dès la première séance hebdomadaire qui a commencé le 23 novembre. Les cours de pétrole avaient reflué, ce jour-là, les opérateurs considérant comme plausible la perspective d'un accord de cessez-le-feu au Liban, tout en craignant un surplus d'offre l'année prochaine à quelques jours de la réunion de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (Opep+) qui aurait dû se tenir aujourd'hui. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier a lâché 2,87% à 73,01 dollars. Son équivalent américain, le West Texas Intermediate, pour échéance le même mois a chuté de 3,23% à 68,94 dollars. Le cabinet de sécurité sioniste doit se prononcer mardi sur un accord de cessez-le-feu dans la guerre contre le Hezbollah libanais, a indiqué la veille un responsable, les États-Unis affirmant qu'un tel accord était «proche». La présidence française, également très impliquée dans ce dossier, a exhorté Israël et le Hezbollah à se saisir «au plus vite de cette opportunité», considérant que les discussions pour un cessez-le-feu ont «avancé significativement». «Tous les gros titres laissent entendre que l'accord entre le Hezbollah et Israël va être conclu dans les prochains jours», a avancé Robert Yawger, de Mizuho USA. Le calendrier semble se resserrer, la probabilité (qu'un cessez-le-feu) se produise semble augmenter, et c'est ce qui exerce une pression sur les cours, a-t-il ajouté. Parallèlement, les prix de l'or noir sont contenus par des problématiques d'offre potentiellement excédentaire en 2025. La croissance de l'offre de brut hors Opep+ devrait être «supérieure à la croissance de la demande d'environ 1,1 million de barils par jour», rappelle Kartik Selvaraju, analyste chez Rystad Energy. C'est donc dans cette atmosphère morose que va évoluer le baril. Les cours du pétrole reculeront mardi après l'annonce par le Premier ministre sioniste, Benjamin Netanyahu, d'un cessez-le-feu dans la guerre avec le Hezbollah libanais, mais restaient toutefois contenus par la perspective d'un maintien des quotas de production de l'Opep+. Le Baril de Brent de la mer du Nord se dépréciera de 0,27% à 72,81 dollars. Celui du West Texas Intermediate perdra 0,25% pour finir à 68,77 dollars. Les cours de l'or noir ont «baissé à la suite des annonces de cessez-le-feu au Proche-Orient (...) ce qui a réduit la prime de risque géopolitique sur le marché», fera remarquer Andy Lipow, de Lipow Oil Associates. Les tensions au Proche-Orient ont, en effet, fait craindre une perturbation de l'approvisionnement en pétrole iranien, le pays étant le neuvième producteur mondial de brut en 2023, soulignera l'Agence américaine d'information sur l'énergie, et possédant les troisièmes réserves prouvées derrière le Venezuela et l'Arabie saoudite. La saignée sera stoppée mercredi. Les cours sont restés stables, fléchissant légèrement après un rapport montrant un sursaut de la production aux États-Unis, mais finalement soutenus par la perspective d'un maintien des quotas de production du cartel Opep+. Le Brent a grappillé 0,03% à 72,83 dollars. Le WTI s'est, quant à lui, effrité de 0,07% à 68,72 dollars. «Les prix sont restés pratiquement inchangés (...) car le marché s'attend à ce que l'Opep+ (Organisation des pays exportateurs de pétrole et leurs alliés) retarde d'au moins un mois, voire de deux, le rétablissement de ses réductions volontaires de production», a noté Andy Lipow, de Lipow Oil Associates. La réunion ministérielle de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et de leurs alliés (Opep+), initialement prévue demain, a finalement été reportée au 5 décembre prochain, a annoncé jeudi l'Organisation dans un communiqué. Un report qui a provoqué, vendredi, un recul significatif des prix, laissant supposer des divergences internes. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier, dont c'était le dernier jour de cotation, a lâché 0,46%, à 72,94 dollars. Le baril n'est pas encore sorti de sa torpeur...