La capitalisation boursière dépasse les 600%
La Bourse à l’heure des titans
C’est là une manière éloquente de montrer la voie aux autres entreprises algériennes et de les orienter vers une alternative de financement, autre que celle présentée par le secteur bancaire.
L'économie algérienne frémit...Le financement est là. Ce dernier, outre les circuits classiques, notamment bancaire, emprunte cette fois la voie royale de la Bourse, en attendant l'entrée en lice des fonds d'investissement. Ce constat, optimiste, est fait par le directeur général de la Société de gestion de la bourse des valeurs (Sgbv), Yazid Benmouhoub, qui indique qu'une véritable mutation du système financier en Algérie est en train de prendre forme.
«Le pays disposera d'une assise financière, induite principalement par des banques, la Bourse et des fonds d'investissement, pour soutenir la croissance de l'économie nationale», assure-t-il, rappelant un bilan inédit établi par la Bourse d'Alger en 2024. «Depuis la création de la Bourse, l'année précédente a été la plus fructueuse, notamment grâce à l'entrée du CPA, qui a permis à la capitalisation boursière d'augmenter de 72 à 522 milliards de DA, ce qui représente une énorme progression de 662%. La cotation en Bourse de cette banque a également permis à la valeur transigée (les montants échangés sur le marché) d'augmenter de manière significative, atteignant 2,7 milliards de DA, soit une hausse de 441% sur un an», a-t-il annoncé sur les ondes de la Radio nationale. N'entre pas en Bourse qui veut, car seules les entreprises qui présentent de solides états financiers peuvent prétendre à ce privilège, a, en outre, expliqué Benmouhoub dans l'émission matinale «L'invité du jour». Il a à ce titre donné l'exemple de l'entreprise algérienne Tosyali qui a obtenu son visa en décembre 2024 et va émettre sur le marché un nombre d'obligations pour lever un montant de 15 milliards de dinars, lequel pourrait même atteindre la somme de 20 milliards de dinars, a-t-il précisé en commentant l'arrivée de ce titan en Bourse: «C'est là une manière éloquente de montrer la voie aux autres entreprises algériennes et de les orienter vers une alternative de financement autre que celle présentée par le secteur bancaire, lequel finance 90% des besoins de l'économie nationale, tout en subissant, par ricochet, une énorme pression. Il est nécessaire de mettre en place de nouveaux produits et d'accueillir d'autres acteurs économiques dans le financement».
Selon le même responsable, il s'agit de ratisser large et ne négliger aucune source de financement. Il a, à ce titre, évoqué toute une démarche visant à finaliser le mécanisme de l'industrie financière islamique en Algérie, en renvoyant à la possibilité, désormais, accordée au Trésor public d'émettre des sukuk souverains. «C'est là un moyen d'inclusion financière, parce qu'il est important de mettre à la disposition des Algériens, quelles soient leurs capacités financières, leurs croyances ou leur situation géographique, la possibilité d'accéder à des moyens de financement et de placement qui correspondent à leurs profils. Cette approche permet de capter l'épargne, et donc de financer l'économie nationale» a-t-il justifié.
Le nouveau système de cotation, permettant d'acheter et de vendre directement en ligne les titres cotés à la Bourse d'Alger, sera opérationnel durant l'année en cours, a enfin fait savoir Benmouhoub, révélant: «Nous sommes actuellement dans la phase finale des essais du système digitalisé de cotation, avec l'ensemble des acteurs concernés, et nous comptons le mettre en service le plus tôt possible. Nous espérons le lancer au cours de cette année.».