Les prix du pétrole plongent
L'Opep rassure
Le baril de Brent a perdu près de 10 dollars depuis le 27 octobre dernier.
L'espoir de voir le baril franchir la barre des 100 dollars d'ici la fin de l'année semble s'être envolé. À moins d'un revirement de situation spectaculaire. À l'instar de l'agression barbare de l'entité sioniste qui provoquerait l'embrasement du Moyen-Orient, une région qui abrite des poids lourds du marché de l'or noir. Un scénario redouté qui ferait flamber les prix. La guerre entre Israël et le Hamas, déclenchée par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien le 7 octobre dernier, pourrait provoquer un nouveau choc de prix sur les matières premières, avait prévenu la Banque mondiale, dans son dernier rapport publié le 30 octobre dernier. Ils pourraient dépasser les 150 dollars selon l'institution de Bretton Woods.
On est loin du compte pour le moment. Les cours de l'or noir poursuivaient leur plongeon, hier. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre cédait 1 dollar vers 14h20 affichant 80,60 dollars. Soit une baisse près de 10 dollars de moins depuis le 27 octobre. Son équivalent américain, le West Texas Intermediate pour livraison en novembre reculait pour sa part de 1,11 dollars à 76,26 dollars. L'horizon n'est pas pour autant bouché. L'Opep reste optimiste quant à l'avenir. Pour les 20 prochaines années du moins. Sur l'économie et la demande et l'économie mondiales, notamment. «Nous sommes optimistes en ce qui concerne la demande. Nous sommes encore assez solides» sur ce plan, a assuré le secrétaire général de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole, Haitham al-Ghais lors de l'«Argus European Crude Conference» à Londres. Un évènement qui a accueilli des majors du secteur de l'énergie, des raffineurs, des NOC, des négociants, des institutions financières et d'autres représentants des marchés pétroliers mondiaux. «Certains pensent encore que la demande de pétrole atteindra son maximum avant la fin de la décennie», a noté à cette occasion le SG de l'Opep. Une thèse effacée d'un revers de la main par l'Opep qui prévoit quant à elle que «la demande mondiale de pétrole devrait augmenter de 17% d'ici à 2045». L'Agence internationale de l'énergie (AIE), avait annoncé une croissance record de la demande mondiale de pétrole en 2023. Cette dernière s'achemine vers son «niveau le plus élevé jamais enregistré» pour atteindre 102,2 millions de barils par jour, selon son dernier rapport mensuel rendu public, le 11 août dernier ajoutant plus tard qu'en 2050, il y aura encore 25 millions de barils de pétrole produits par jour.
L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) avait de son côté prévenu en octobre passé s'attendre à un déficit de l'offre par rapport à la demande mondiale plus vu depuis 2007. L'Opep a estimé qu'au quatrième trimestre de l'année en cours, la demande pourrait dépasser l'offre de brut de 3,3 millions de barils. Ce qui représenterait une première depuis 16 ans. L'Organisation a dit en outre s'attendre à une demande mondiale à 116 millions de barils par jour d'ici 2045. «Nous voyons toujours une économie mondiale saine et en croissance malgré tous les défis, les pressions inflationnistes, les mesures prises par les banques centrales du monde entier pour maîtriser l'inflation», a indiqué le secrétaire général de l'Opep. «L'économie américaine se porte très bien. L'Europe a peut-être quelques difficultés. Mais dans l'ensemble, nous restons positifs», a ajouté le successeur de feu Mohammed Bardinko, annonçant que la prochaine réunion ministérielle des 13 membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et leurs 10 alliés (Opep+) se tiendra le 26 novembre à Vienne, en Autriche. Débouchera-t-elle sur une éventuelle baisse de sa production des «23», vu la chute actuelle des prix? «Tout ce que je peux dire pour l'instant, c'est que nous continuons à surveiller quotidiennement les fondamentaux de l'offre et de la demande. Et lorsque les ministres se réuniront à Vienne, ils examineront tout cela et prendront les mesures qui s'imposent», a déclaré Haitham al-Ghais. Wait and see...